Einstürzende Neubauten

« Alles in Allem »

Depuis la sortie en 2007 de Alles Wieder Offen, Einstürzende Neubauten n’avait plus publié d’album pour le marché traditionnel. Blixa Bargeld et ses sbires n’avaient pas chômé pour autant. Tandis que l’inimitable formation allemande proposait le quatrième volet de ses compilations Strategies Against Architecture, composait de la musique pour le centenaire de la Première Guerre mondiale ( Lament) et dédiait quelques sorties à ses supporteurs (qui l’aident financièrement), Bargeld fabriquait de formidables disques avec Teho Teardo, Black Cracker et Kiku (projet d’avant-garde de Yannick Barman). Pionnier de la musique industrielle, Neubauten a pour particularité d’utiliser des instruments bricolés sans cesse renouvelés. Pour Alles in Allem, les Teutons ont réinventé des sacs d’épicerie à poignée. Ces sacs en plastique épais qui font du bruit quand on les froisse et qu’à Berlin on appelle migrant koffer (valise d’immigré). Remplis de chiffons, de monnaie, de clous, de nouilles, ils ont servi de matériel sonore à ces dix nouvelles chansons. Hommage à leur métamorphosée ville de Berlin et résultat de 10 jours de studio. Déambulation nocturne perturbante, radicale et sophistiquée, Alles in Allem (Tout est dans tout) marque avec brio 40 ans d’expérimentation. Sombre, passionnant, fascinant, différent, ce disque n’en est pas pour autant austère ou hermétique. Loin de l’apocalypse industrielle de ses débuts, il se veut même d’une beauté terriblement accessible. Porte d’entrée idéale vers l’un des groupes les plus singuliers et pertinents de sa génération. Si les nouveaux immeubles s’effondrent, les vieux restent dignement debout. L’audacieuse sagesse des anciens…

Distribué par Potomak/Konkurrent.

8

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