Duster

Trio composé de Clay Parton, Canaan Dove Amber et Jason Albertini (Built To Spill), Duster avait sorti, au tournant du siècle dernier, deux albums, un EP et quelques 45 tours cruellement ignorés. En 2001, après seulement cinq ans d’existence, le groupe décidait d’ailleurs d’arrêter les frais et de mettre, momentanément du moins, un terme à l’aventure. La mort en 2000 du cofondateur de leur label Chris Takino, emporté par une leucémie, coïncidait avec la disparition de la petite maison de disques.  » Out of print« , comme on dit de l’autre côté de l’Atlantique, le catalogue de Duster allait doucement tomber dans l’oubli, rester dans les marges. Un secret bien gardé de mélomanes et de musiciens curieux (Girlpool en tête). Alléluia: dans la foulée de la rétrospective ( Capsule Losing Contact) que lui consacrait en mars le label Numéro, le groupe californien sortait il y a quelques semaines son premier disque en 19 ans. Tour à tour qualifié de slowcore, ce genre au tempo lent et aux mélodies graves qu’affectionnaient Codeine et Low, de sadcore, de post- et de space rock, Duster fait, comme il la qualifia un jour lui-même, de  » la musique dépressive expérimentale« .

Moins squelettique et lo-fi que jadis (il aimait enregistrer avec du vieil équipement bon marché), le groupe de San José partage son spleen pendant trois quarts d’heure et douze chansons à s’écouter au casque ou dans le silence de la nuit lorsque la maison est endormie et qu’aucun coup de fil intempestif ne viendra en perturber la religieuse et vibrante écoute. Certainement pas l’album le plus joyeux de l’année, mais de ceux qui, dans leur mélancolie obsessionnelle et leur jusqu’au-boutisme, réchauffent les âmes.

« Duster »

Distribué par Muddguts.

8

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