Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Il n’y a pas que Daft Punk pour mixer masqués. Bienvenue dans le cabinet du Dr Lektroluv.

Pour être très clair, « Dr Lektroluv n’a rien à voir avec celui qui se trouve derrière le masque. » Faut-il vraiment croire Stefaan Vandenberghe? Durant la journée, l’homme est le manager overbooké de NEWS, l’un des principaux distributeurs de musique électronique en Europe, basé à Gand. Mais une fois la nuit tombée, il n’est pas rare de le voir changer totalement d’apparence: place à Dr Lektroluv, visage vert flash sur costume tiré à 4 épingles.

Tout a commencé en 2002.  » Une première compilation électro était prête. Je cherchais une manière originale de la promouvoir. On s’est alors dit que ce serait amusant de faire vivre le personnage de la pochette. » Il prend corps pour la première fois lors d’une soirée Body to Body, au Culture Club gantois.  » Cela a directement très bien fonctionné. Le plus drôle, c’est que des amis m’avaient proposé de venir, ne sachant pas qui était derrière le personnage. Ils n’ont rien remarqué! » Au départ, Dr Lektroluv est en mission, pour la sainte cause électronique. Les premiers CD de Dr Lektroluv se braquent chacun sur une face de l’électro: un coup italo, l’autre new wave… Sept « chapitres » sont ainsi mis en boîte. Parallèlement, Dr Lektroluv mouille son maillot et multiplie les sorties.  » C’est comme ça qu’on a également commencé à mettre des live en boîte. » Après Werchter l’an dernier, voici donc le témoignage du set DJ enregistré lors du dernier festival Pukkelpop, mixant Digitalism, Sebastian…

En attendant, chaque sortie au grand air est une petite expédition.  » Dr Lektroluv arrive et repart toujours costumé. » Parfois gênant quand il faut arriver sur place deux heures avant.  » Du coup, Dr Lektroluv ne parle jamais aux autres artistes, ne reste jamais aux afterparty. » Pour les interviews télé, la voix du Dr est même trafiquée au vocoder. Un jour, au retour d’un set, Dr Lektroluv se fait contrôler sur la route.  » Je refusais d’enlever le masque. Et on avait beau montrer les flyers et les disques, les policiers tiquaient toujours. Finalement, ils nous ont suivis jusqu’à l’hôtel. » Pas facile enfin de mixer avec un casque sur le masque. D’où une solution alternative: l’écouteur en forme de combiné téléphonique, autre marque de fabrique du géant vert.

Derrière le masque

 » Une autre particularité du masque est qu’il n’a pas d’expression. Cela peut être très déstabilisant pour votre interlocuteur ou le public. Or, je me marre tout le temps. Dr Lektroluv est vraiment là pour faire danser et sourire le public. Les gens ne sont pas là pour entendre un mix parfait, mais pour une chouette musique, une ambiance festive. En club, le monde change, cela doit rester une parenthèse enchantée. En tout cas, c’est toujours ce qui m’a attiré dans cette musique et cette culture. » Stefaan Vandenberghe sait de quoi il parle. Fin des années 80, il a bossé chez le fameux disquaire/label Music Man et présenté Behind the beat, émission culte sur la radio SIS, à Gand. On est alors en pleine vague new beat et acid house. Un certain âge d’or.

Certes, la médaille du Dr Lektroluv a un revers.  » Il ne faut pas que le personnage tombe dans la gaudriole et devienne un DJ de kermesse. Mais j’essaie d’éviter ça au maximum. Le jour où la musique passera au second plan, j’arrêterai. » Pas demain la veille.

Dr Lektroluv Live at the Pukkelpop 2008, NEWS. www.drlektroluv.be

Laurent Hoebrechts

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