Quel était votre état d’esprit au moment de bosser sur Made in the dark que vous défendrez à Werchter et au Pukkelpop?

Alexis Taylor: « Nous nous sommes dit qu’il serait cool d’enregistrer un disque sonnant comme ces doubles albums géniaux des sixties et seventies. Un grand patchwork remuant des tonnes d’idées. Comme par exemple le Self Portrait de Bob Dylan. Il est généralement cité comme son pire disque mais constitue, en fait, l’un de mes préférés. On a très vite accepté qu’il s’agirait d’un album bizarre et disons incohérent. Nous avons une perception assez ambitieuse de ce que peut devenir un disque. Beaucoup n’assumeraient pas les changements d’humeurs, d’ambiances mais à nos yeux et nos oreilles, rien ne semble inapproprié tant qu’une chanson reste de qualité. Nos titres les plus calmes sont aussi les plus personnels. Aucune raison d’en avoir honte. »

Qu’est-ce qui vous fait danser?

La country, le R’n’B, Devo, le bluegrass, le reggae… Il n’y a pas assez de clubs qui proposent la musique sur laquelle je me dandine.

Qu’est ce qui vous fait rire?

Owen (NDLR: Clarke, claviériste et guitariste du groupe) voit et traverse le monde d’une manière comique qui a le don de m’amuser. J’apprécie énormément le feuilleton Curb Your Enthusiasm. Un « mocumentaire » de Larry David, auteur de Seinfeld sur sa vie d’écrivain à Los Angeles. J’aime aussi Woody Allen, Steve Martin, Steven Wright. Ou encore Bonnie Prince Billy et Smog.

Quand estimez-vous un concert réussi?

On veut faire remuer les gens, les affecter, communiquer, prendre du plaisir. Sur scène, je change de peau. Je me considère comme un personnage. Je pense parfois au bonheur que j’ai pu ressentir en voyant Will Oldham en live et ô combien il doit être différent dans la vie de tous les jours. Spectateur, j’aime qu’un concert me transporte, qu’il reste un souvenir impérissable.

Vous écrivez parfois en tournée?

Je peux écrire n’importe quand. J’ai rarement un bic et du papier avec moi. Par contre, comme tout le monde, je me promène partout avec mon gsm. Quand j’ai des idées de paroles, j’en tape les premières phrases sur mon téléphone. Dans la catégorie SMS. Je m’enregistre aussi parfois en train de fredonner des mélodies alors que je me promène en rue.

J.B.