Devouchki

Katia est née dans un bourg en déclin où seules survivent quelques usines; l’espoir d’un avenir y est utopique. Elle est jolie, intelligente et innocente; elle aspire à des études de médecine mais ses espérances seront vite anéanties par l’accident de son père devenu grabataire. Sa cousine Nastia parviendra à convaincre l’intègre Katia de quitter sa famille pour un avenir meilleur, Moscou et ses promesses de vie aisée, de fêtes et de clinquant. La jeune et jolie vierge y deviendra la proie convoitée par des prédateurs friqués, menteurs et sans scrupules… Une écriture lyrique au service de l’âme russe, une poésie qui habille ces terres sauvages, deux histoires d’amour quelque peu pathétiques et par contraste, une capitale dépravée où sévissent l’incurie des dirigeants et des hommes véreux: pour son deuxième roman, Victor Remizov ne peut se déprendre de l’appel de la terre, de la nature à la fois grandiose et stérile de la taïga sibérienne où l’on survit. Mais il lui oppose cette fois le monde bling-bling de la jungle moscovite où l’argent, sale ou pas, représente la seule raison de vivre. Soit les deux facettes de la Russie de Poutine, que le livre n’hésite pas à écorcher (en particulier sur la censure et le racisme à l’égard des émigrés de l’ancienne URSS).

de Victor Remizov, Éditions Belfond, traduit du russe par Jean-Baptiste Godon, 400 pages.

7

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content