Decision to Leave

© National

Decision to Leave a valu à Park Chan-wook le prix de la mise en scène lors du dernier Festival de Cannes. C’était bien le moins, tant il y a là un thriller exécuté de main de maître, happant spectateurs comme protagonistes dans sa toile inextricable. L’un d’eux est Hae-Joon (Park Hae-il), un inspecteur chevronné amené un jour à enquêter sur la mort d’un homme fortuné, tombé inexplicablement d’un piton rocheux qu’il avait l’habitude d’escalader. Bien vite, les soupçons se portent sur Sore (Tang Wei), la veuve d’origine chinoise du défunt, dont l’absence d’émotion intrigue les enquêteurs. Mais à peine l’a-t-il interrogée que l’intérêt de Hae-joon se mue en fascination, le flic insomniaque observant la jeune femme de nuit comme de jour, au risque de s’égarer dans un jeu de faux- semblants auquel elle met une évidente bonne volonté…

L’ombre du Vertigo de Hitchcock plane sur Decision to Leave, Park Chan-wook y rejouant le motif de l’obsession amoureuse dans une partition toute de sensualité feutrée et de tension contenue. Plus que sa toile de fond policière, c’est la griserie des sentiments et le tourbillon du désir qui accaparent le cinéaste, tandis que ses personnages se prêtent à un pas de deux qui les conduit de la montagne à la mer, livrés à la mécanique du destin. Un mouvement auquel les deux comédiens se prêtent avec un incontestable bonheur, le réalisateur de Mademoiselle y imprimant sa virtuosité coutumière pour livrer un thriller psychologique aussi jouissif qu’intensément troublant. Sous le polar, le vertige, auquel le spectateur s’abandonne sans réserve, subjugué. Pas de bonus DVD, mais qu’à cela ne tienne: ce film somptueux est de ceux qui se revoient avec un plaisir toujours renouvelé.

De Park Chan-wook. Avec Tang Wei, Park Hae-il, Lee Jung-hyun. 2 h 12. Dist: Cinéart.

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