Dean Blunt

« Black Metal 2 »

Il y a sept ans, le mystérieux Dean Blunt sortait Black Metal. Un disque à la pochette encore plus noire que le Black Album de Metallica. Une collection de chansons enfumées à la voix rocailleuse qui samplaient des bazars aussi bizarres que les Pastels et Big Star. Ce trésor caché, Blunt en propose aujourd’hui la suite, Black Metal 2. Le retour, la vengeance… Et un artwork qui adresse cette fois un clin d’oeil au 2001 de Dr Dre. Moitié de Hype Williams, tandem expérimental qu’il anime avec Inga Copeland, Blunt est un couteau suisse de Hackney. Un artiste londonien multitâche. Le genre de mec qui publie un livre ( Cîroc Boyz) compilant sous forme de tickets de caisse les dépenses excessives dans les clubs VIP les plus populaires de la scène hip-hop. Des additions qui se comptent en dizaines de milliers de dollars pour raconter la mondanité et la vie sociale de ce monde lointain et dans l’entre-soi. Puis aussi le style de type qui crée un opéra avec Mica Levi, réalise des clips pour Panda Bear et Actress. Dream pop? Trip-hop? Black Metal 2 est sans doute, avec son glorieux prédécesseur, ce que Blunt a enregistré de plus accessible. Black Metal, c’est le rap qui rencontre la musique à guitares indé. Cette scène indie de Blancs pour les Blancs si hermétique à ceux qui ont la peau sombre.  » Where you from? Where you from? Everybody asks where you from« , chante Blunt ( Sketamine), dont les textes aiment se faire sibyllins et ambigus. Le bonhomme vient d’une autre planète et ce disque en est quelque part l’hymne national. La voix de Joanne Robertson l’accompagne à travers ce court (23 minutes) et malgré tout passionnant album.

Distribué par Rough Trade/Konkurrent.

8

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