1 « Je me suis d’abord et avant tout attaqué aux scénarios: je voulais en avoir vraiment 500 en mains pour voir si c’était faisable, avant de se lancer dans la production. Pour ça, j’ai travaillé avec des amis auteurs et scénaristes -Fred Felder, Toto Dernoncourt, Bart Schoofs- à travers de véritables sessions de brainstorming, à l’anglo-saxonne, chez moi. On en a pondu 1000 et viré la moitié. On utilisait par exemple un chapeau avec des mots-clés: on avait une minute pour sortir un gag utilisant deux mots-clés. On avait aussi un passeport « Au-delà de la honte » quand on sortait vraiment une connerie. Mais c’est parfois cette connerie-là qui te permet d’avancer et d’ensuite trouver une perle. »

2 « Mes scénarios sous le bras, je suis alors parti à Hollywood pendant trois semaines. Juste pour faire des voix, des bruitages, créer un univers purement sonore. Obtenir de quoi démarcher à l’international, et définir l’univers qui fera, ensuite, l’objet des premiers storyboards. »

3 « Pour des raisons de co-production, les story-boards, le design et les lay-out ont été fabriqués dans un studio à Angoulême, sur base bien sûr d’une bible hyper précise, et de milliers de croquis que j’avais effectués. Mais ce ne fut pas simple, je ne te raconte pas le nombre de mains que j’ai dû redessiner… Dans Kinky & Cosy, le « body language » est fondamental, ça fait partie à part entière du gag, de l’univers. »

4 « Ensuite est venue la production de l’animation proprement dite. Dans un premier temps, elle a été externalisée en Chine, mais ce n’était pas très convaincant: là aussi il a fallu faire des allers-retours, expliquer les intentions, le « niveau » des gags, les mimiques -mais un gag de Kinky & Cosy, ce n’est pas facile à expliquer à des Chinois… Finalement, nous nous sommes repliés, avec bonheur, sur la Belgique et le studio Dreamwall, à Charleroi, qui a tout repris, et tout finalisé. »

5 « Reste le mixage du son, le doublage et les voix. Pour le casting francophone, on a mélangé quelques grands pros capables d’avoir un spectre de voix assez large -Guylaine, Fred Jannin, Patrick Ridremont- avec des comédiens quasi amateurs dans l’exercice, notamment pour le père et la mère. C’était important d’avoir une certaine spontanéité, une certaine fraîcheur pour les voix principales, et plus de folie, d’excès, dans les voix secondaires (pour le coup, votre serviteur a eu l’occasion de faire… le Père Noël, ndlr). C’est la sauce du plat, même si le fondement reste la blague d’origine. En tout, ce sont plus de 100 personnes qui auront travaillé sur ce dessin animé. Mais quand le casting est bien fait, quand on est bien entouré, c’est un plaisir et un plus. Je me vois bien recommencer, avec peut-être un peu plus de budget et de distance…« 

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