Tout possesseur de smartphone ou de tablette l’a déjà bien compris: le nouveau gros business du jeu se trouve dans le « free-to-play », ces applications gratuites au téléchargement, mais qui feront douiller les plus accros sur la longueur, et ce théoriquement sans fin. Une véritable poule aux oeufs d’or qui attire les plus gros développeurs de jeux et les meilleures licences: Star Wars y tient ainsi une position remarquée moins de deux ans après son lancement, et si l’on reste dans la bande dessinée, Walking Dead vient d’y faire son trou avec un univers, les zombies, qui était naturellement fait pour le jeu vidéo et les jeux de shoot. Un marché saturé de marques anglophones, qui se cherchait encore un héros européen, si pas francophone, pour s’y faire une place. Il l’a peut-être trouvée dans Astérix et sa dernière licence, Astérix & ses amis. Un jeu free-to-play développé par le studio autrichien Sproing, diffusé par la filiale européenne du géant japonais Bandai Namco, et surveillé de près par les éditions Albert René, détentrice des droits de l’univers créé par Goscinny et Uderzo. Un jeu de construction des plus classiques sur ce type de plateformes, s’il n’était pas égayé par un univers graphique effectivement extrêmement proche de celui des BD -même quand les développeurs se permettent une modélisation 3D. Proche dans la manière et dans l’esprit: vous voilà à la tête d’un petit village d’irréductibles sous la conduite du chef Démocratix, où l’on chasse le sanglier, où le poissonnier vend du poisson pourri, où la maison du barde est confinée dans un arbre et où les bagarres, nombreuses, avec les Romains qu’il s’agit de « tataner », se font toujours derrière un nuage de poussière et des effets très cartoon, et très Astérix.

Chasse à la baleine

Une qualité qui aura demandé trois ans de développement, l’accord des ayants droit pour presque chaque dessin et chaque idée de scénario, et surtout l’appui financier d’un mastodonte comme Bandai, jusqu’ici, mais jusqu’ici seulement, relativement discret dans le monde du « gratuit à jouer », mais qui peut rapporter (très) gros: chaque jeu est en effet en quête de ses « baleines », surnom donné aux joueurs, rares, mais prêts à dépenser des milliers d’euros ou de dollars dans le jeu qu’ils préfèrent pour s’offrir des items. D’où un gameplay basé entièrement sur l’addiction, l’addition de tâches a priori infinies, et des mises à jour régulières comme seuls le permettent les jeux en ligne. Un business plan qui ne fonctionne que depuis le haut du panier, comme le confirmaient les représentants de Sproing et Bandai à la présentation de Astérix & ses amis, dans le parc du même nom: « Les joueurs dépensent de l’argent uniquement sur les jeux qu’ils préfèrent. Il faut donc trouver la bonne balance entre le bon gameplay, qui leur donnera envie de continuer, et le bon univers, qui leur donne envie de revenir. Or Astérix est extrêmement populaire un peu partout en Europe, notamment en Allemagne et en France, deux marchés très importants. Il s’agissait donc de capturer la magie des albums et d’y multiplier les détails accrocheurs. »

Deux semaines après son lancement officiel en appli iOS et Android, mais deux ans après une première version jouable sur Facebook, les chiffres semblent leur donner raison: le jeu a déjà rassemblé plus de 2,6 millions de participants, pour une durée de jeu additionnée de 6 271 ans.

O.V.V.

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