En garde! Tout l’été, un somptueux programme de Cinematek réhabilite pirates, mousquetaires et chevaliers, de Douglas Fairbanks à Johnny Depp.

Douglas Fairbanks & the Swashbuckler, voilà qui vous a des allures de nom de groupe de rock. C’est en fait l’intitulé de l’un des programmes estivaux de Cinematek, le swashbuckler regroupant de manière générique les films de cape et d’épée, de pirates, de mousquetaires, genre auquel Fairbanks donna ses lettres de noblesse, en même temps qu’il en imposait les lois. La soixantaine de titres proposés composent un panorama fort complet du genre, tant d’un point de vue historique que thématique. Ainsi, déjà, avec une large part accordée aux films de cape et d’épée de l’époque muette, ceux, notamment, dont Fairbanks serait la star virevoltante, du Signe de Zorro dans la version de Fred Niblo au Thief of Bagdad signé par Raoul Walsh.

Grandeur et décadence du genre?

L’arrivée du parlant sonnant le déclin de Fairbanks, ils seront plusieurs à se disputer sa succession, au premier rang desquels, bien sûr, l’insurpassable Errol Flynn. Captain Blood, Adventures of Robin Hood, The Sea Hawk, il n’y a là que des classiques, aux côtés desquels il convient de ranger The Crimson Pirate, de Robert Siodmak avec Burt Lancaster, The Three Musketeers, de George Sidney, avec Gene Kelly en d’Artagnan, ou encore Blackbeard the Pirate, de Raoul Walsh, avec Robert Newton. L’intérêt du programme tient encore dans diverses déclinaisons insolites du genre – Minnelli l’emballa en musical dans The Pirate; Tourneur l’envisagea au féminin dans Ann of the Indies -, postulat englobant encore les options kitsch de Hathaway ( Prince Valiant) ou folkloriques de Lester ( The Three Musketeers). A quoi l’on ajoutera, preuve que le déclin du film de cape et d’épée est affaire d’appréciation, quelques avatars récents qui, comme Master and Commander, avec Russell Crowe, ou Pirates of the Caribbean, avec Johnny Depp, ont rendu couleurs et superbe aux aventuriers de tout poil.

En garde? S’il fallait, en tout cas, ne choisir que cinq titres dans ce somptueux panorama, on citerait évidemment Scaramouche de George Sidney, dont le duel final reste un sommet incontesté du genre; The Adventures of Robin Hood de Michael Curtiz et William Keighley, avec un Errol Flynn bondissant; The Mark of Zorro de l’esthète Rouben Mamoulian, avec Tyrone Power dans le rôle du vengeur masqué; Fanfan la Tulipe de Christian-Jaque, pour le charme insolent de Gérard Philipe; et enfin, le Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau, qui vaudra à Gérard Depardieu l’un de ses plus beaux rôles.

u Jusqu’au 23 août u www.cinematek.be

J.-F.Pl.

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