Crépuscule, ode électronique à la vie

De g. à dr. : Fabian Fiorini, Max Merkpoel, Nicolas Buysse et Greg Houben. © DR
Estelle Spoto
Estelle Spoto Journaliste

Création collective née en plein Covid, Crépuscule est un conte électronique sur le deuil et le sens d’être ensemble. Quatre frères artistes – incarnés par Nicolas Buysse, Greg Houben, Fabian Fiorini et Stereoclip – y retracent la vie de leur aîné disparu. A voir à Namur, Spa et Bruxelles.

Avec des spectacles comme Trop de Guy Béart tue Guy Béart ou Walking Thérapie où le public était invité à déambuler en ville en groupe en écoutant au casque les commentaires de leurs guides, le comédien et auteur Nicolas Buysse s’est fait une spécialité des spectacles hors norme hors les murs. Alors, quand la pandémie a bousculé son calendrier en fermant tous les théâtres, l’idée s’est vite imposée : proposer un événement en extérieur, où le public, dispersé spatialement par la distanciation sociale, serait réuni par l’écoute du même son diffusé directement dans ses oreilles.

Pour créer le  » conte électronique  » qu’il envisage, il s’allie au trompettiste Greg Houben (qui, juste avant le confinement, avait sorti un album avec son jazzman de père Steve, Houben & Son), au pianiste rodé aux projets théâtraux Fabian Fiorini et, plus inattendu sans doute, au jeune producteur de musique électronique Max Merkpoel, qui s’est fait connaître sous le pseudo Stereoclip avec des titres comme Easy Field et Feel the Game et qui, pour le coup, est sorti de ses habitudes de geek travaillant en solo pour goûter aux joies de la création collective.  » Une symbiose s’est créée très rapidement et naturellement entre nous quatre, précise ce dernier. Le texte, la musique, tout s’est fait en même temps. Fabian et Greg ont une technicité et une connaissance de la musique qui leur permettait de cadrer facilement les intuitions que j’avais, moi qui suis autodidacte. L’idée musicale prenait tout son sens dans le spectacle et suivait hyperbien les mots de Nico. Franchement, musicalement, on a fait des morceaux qui me parlent trop.  »

Profiter

Ces morceaux s’insèrent dans une trame générale inspirée par les dures réalités du confinement : quatre frères, incarnés par les trois musiciens et le comédien, rendent hommage à Thierry, l’aîné de la fratrie disparu.  » C’est comme un patchwork sur sa vie, à partir de souvenirs, explique Nicolas Buysse. Thierry travaillait dans la finance, il gagnait bien sa vie et sortait beaucoup. Mais c’était une vie un peu superficielle, où il se battait contre le temps tout le temps, il n’a jamais eu l’occasion de s’arrêter pour profiter des petites choses. C’est une des thématiques qui est ressortie pendant le confinement, même si dans le spectacle on ne parle pas du Covid.  »

Dans sa scénographie en forme de radeau à deux niveaux échoué au milieu de la ville, Crépuscule parle donc du deuil, mais c’est tout sauf un spectacle plombé. Quelques minutes extraites de l’enregistrement des répétitions le prouvent : l’ambiance est légère, festive et il se pourrait bien que la surface où sont éparpillés les sièges de camping accueillant les 200 spectateurs prenne des allures de dancefloor. Pas une lamentation mais une célébration de la vie.

Crépuscule : du 16 juillet au 1er août, à l’arrière du Théâtre de Namur. Le 14 août au parc de Sept Heures, à Spa, dans le cadre du Royal Festival. Du 18 au 28 août, place Sainte-Croix, à Ixelles.

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