Christophe Honoré, les corps libérés

Héritier autoproclamé de la Nouvelle Vague, fils spirituel de François Truffaut et Jacques Demy, Christophe Honoré ( Dans Paris, Les Chansons d’amour, Plaire, aimer et courir vite…) tisse patiemment, depuis 20 ans déjà, une filmographie exigeante et tout à fait singulière dans le paysage hexagonal contemporain. Réalisateur urbain par excellence, adepte de la création en chambre, il pratique un cinéma de l’intime aux élans romantiques exacerbés où son amour pour la musique pop fonctionne à la manière d’un moteur narratif à part entière, ouvrant sur les émotions les plus profondes de ses personnages. Les éditions Playlist Society lui consacrent aujourd’hui un essai à l’analyse fouillée et précise qui entend dégager les thématiques majeures et autres obsessions d’auteur habitant une oeuvre qui dépasse largement le cadre strict du cinéma -Honoré est également écrivain, dramaturge, metteur en scène de théâtre et d’opéra. Très sage dans l’écriture, l’ouvrage croule parfois sous une profusion de notes de bas de page au didactisme aussi pesant qu’inutile. Mais Mathieu Champalaune, journaliste et critique à la revue de cinéma Répliques, excelle surtout dans la mise en lumière des grands axes fondateurs d’un art dominé par la représentation de corps en quête d’affranchissement, qui pratique le décloisonnement des formes pour mieux dire la complexité composite de l’existence et de son inscription, joyeuse et douloureuse à la fois, dans le monde d’aujourd’hui.

De Mathieu Champalaune, éditions Playlist Society, 136 pages.

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