Bien plus qu’une nouvelle console de jeux multimédia et web, la Nintendo DSi répond au succès foudroyant d’Apple en matière de jeux vidéo nomades.

C’est un duel de titans; une joute inattendue entre Nintendo et Apple. Et une revanche potentielle pour la firme californienne, souvent raillée pour ses ordinateurs sans jeux. Car désormais, l’iPhone (et l’iPod Touch) cartonnent comme consoles de jeu portables. Ces deux plates-formes accueillent 4078 titres (de qualité fort inégale) et dopent l’industrie du jeu vidéo mobile. Si bien que Nintendo, maître incontesté en matière de gaming nomade depuis près d’un quart de siècle, actualisera le 3 avril prochain sa console portable fétiche en lorgnant l’iPhone et ses fonctionnalités multimédia et web avancées…

Nintendo dément pourtant avec force que les nouveautés high tech (voir encadré) de sa DSi investissent le même terrain que l’iPhone. « La DSi reprend en fait des fonctions (édition d’image par exemple) déjà présentes sur la Wii », souligne Veerle Van Der Jeugt, responsable presse Nintendo Benelux. « L’arrivée des appareils photo servira surtout aux futurs jeux vidéo ». Difficile pourtant de ne pas comparer iPhone et DSi. Les ressemblances ne manquent pas: écran tactile, bibliothèque de jeux téléchargeables directement sur la machine, ludothèque très casual…

Le rapprochement est d’autant plus tentant que le format Nintendo DS (y compris DS Lite et DSi) vogue pour le moment sans concurrence directe. De son côté, la PlayStation Portable entonne en effet son chant du cygne sous nos latitudes (mais pas au Japon). Plutôt que de s’épancher sur le line up 2009 (MotorStorm, Little big Planet,…), les sites de fanboys PSP préfèrent ainsi largement spéculer sur une hypothétique PSP 2, présumée sans lecteur optique. De quoi attiser le match DSi Vs. iPhone.

Prise en main full tactile boiteuse, longévité limitée de la batterie…: cette confrontation n’est pas gagnée d’avance pour le smartphone phénomène d’Apple. Apple, Mac Do du jeu vidéo Affichés entre 5 et 10 euros, la pléthore de titres proposés ne joue pas nécessairement en sa faveur. Et oscille entre remakes bien sentis ( SuperMonkey Ball, le futur Prey) et jeux d’arcade pop-corn ( Crash Bandicoot Nitro Kart 3D, Tap Tap Dance). Malgré quelques grosses pointures en vue ( Metal Gear Solid Touch), d’aucuns comparent déjà le jeu vidéo sur iPhone à la malbouffe façon Mac Do. Accrocheur, envoyé en cinq minutes mais sans goût.

N’empêche que le schéma de l’App Store lancé par Apple fait mouche et aide à remplir les bacs. La Nokia N-Gage doit se retourner dans sa tombe. Le secret? Un kit de développement très accessible, un schéma de vente directe du développeur au consommateur (dans lequel Apple prélève une petite quote-part) et une machine largement connectée au web en 3G ou en Wi-Fi. On en revient finalement à l’image d’Epinal des années 80. Le développeur indie isolé dans son garage peut faire fortune. L’auteur de iShoot sur iPhone a ainsi encaissé 600 000 dollars en un seul mois. Tremble Mario, tremble… l

Michi-Hiro Tamaï

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