Black Country, New Road ****

© National

L’an dernier, l’histoire avait fait du foin. Quatre jours seulement avant la sortie d’un deuxième album, le splendide Ants from Up There, Isaac Wood, le chanteur et guitariste de Black Country, New Road avait annoncé quitter le navire suite à des problèmes de santé mentale. Un coup de tonnerre d’autant plus violent que le jeune homme à la voix si particulière semblait s’être saisi du gouvernail et avoir pris en main la destinée de l’embarcation. BCNR s’écartant avec ce disque d’une musique plus instrumentale et accidentée pour se diriger vers des chansons de singer-songwriter à la Bright Eyes, Sufjan Stevens, Arcade Fire. Le groupe londonien avait dû se réinventer d’urgence. Il n’avait pas cherché un remplaçant plus ou moins ressemblant à son chanteur comme AC/DC, les Doors ou INXS. Il avait composé neuf morceaux en cinq mois, le bassiste Tyler Hyde, la pianiste et accordéoniste May Kershaw et le flûtiste et saxophoniste Lewis Evans se partageant désormais les voix. Ce Live at Bush Hall est donc un album en soi et c’est même encore plus que ça. Enregistré sur deux jours et trois concerts les 15 et 16 décembre dernier, il a été décliné sous la forme d’un film réalisé par Greg Barnes et mixé par John Parish, disponible depuis quelques semaines sur YouTube. Il a surtout aussi été imaginé comme une pièce de théâtre avec trois décors et trois thèmes: une réunion de fermiers, un bal de fin d’année et la rencontre d’un chef cuistot et d’esprits dans une pizzeria. Il y a du Björk, du Joanna Newsom, du Kate Bush, du Arcade Fire dans ce disque théâtral. De l’émotion et du souffle. La preuve au final d’une assez incroyable résurrection.

Live at Bush Hall

Distribué par Ninja Tune/Pias.

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