Judith Godrèche – LA DÉSENCHANTÉE (1990)

Révélée en 1989 par La Fille de quinze ans de Jacques Doillon, Judith Godrèche tourne, l’année suivante, La Désenchantée pour Benoît Jacquot, qui lui vaut une nomination au César du meilleur espoir. Soit le portrait d’une adolescente exaltée éprise de liberté, et un nouveau départ pour le cinéaste qui y voit « comme un deuxième premier film. J’ai compris que faire des films, cela passait d’abord par les acteurs ». Ou mieux, les actrices, tant son parcours se déclinera par la suite au féminin pluriel.

Virginie Ledoyen – LA FILLE SEULE (1995)

Virginie Ledoyen magnétise le cinéma de Benoît Jacquot sous les traits de Valérie, La Fille seule annonçant être enceinte à son ami, avant que la caméra lui emboîte le pas, alors qu’elle prend son service dans un hôtel. Mieux qu’un exercice de style épuré, un film lumineux habité par une comédienne que le réalisateur retrouve deux ans plus tard, jouet lucide d’un destin cruel, dans Marianne, adaptation subtile et élégante de Marivaux, et, plus récemment, pour Les Adieux à la reine.

Sandrine Kiberlain – LE SEPTIÈME CIEL (1997)

Benoît Jacquot ausculte un couple en crise dont la femme, en panne de plaisir, décide de consulter un hypnotiseur. Soit une variation psychanalytique autour du désir et de l’ivresse amoureuse, et un rôle tout en suspension pour Sandrine Kiberlain, épatante face à Vincent Lindon. Le cinéaste reformera prochainement le couple pour Bain de minuit, l’actrice ayant entre-temps campé une Fausse suivante (Marivaux, encore) gourmande devant sa caméra, déjouant avec délice les plans d’un fourbe prétendant.

Isabelle Adjani – ADOLPHE (2002)

Stanislas Merhar prête ses traits à Adolphe, le personnage de Benjamin Constant, tentant d’obtenir les faveurs d’une femme à qui il rend quelques années. La caméra semble ne voir qu’elle, cette Ellénore qu’il poursuit de ses assiduités, tant Isabelle Adjani, à l’origine du projet, lui apporte une intensité exceptionnelle, se consumant d’amour comme en ses plus beaux rôles, de Adèle H à Camille Claudel. Transcendant temps et espace, il y a là une composition incandescente et tout simplement inoubliable…

Isild Le Besco – L’INTOUCHABLE (2007)

Découverte en 2000 aux côtés de Daniel Auteuil dans Sade, où sa présence, et un visage semblant sorti tout droit de la Fable de Venise, d’Hugo Pratt, irradient l’écran, Isild Le Besco s’impose comme la nouvelle muse du cinéaste. L’actrice apparaît encore dans Adolphe ou Princesse Marie, avant d’illuminer deux films en mouvement, A tout de suite, le récit d’une cavale en noir et blanc, et L’Intouchable, voyage initiatique indien trouvant, devant la caméra immersive de Jacquot, des accents fascinants.

Isabelle Huppert – VILLA AMALIA (2009)

Voilà plus de 30 ans, et Les Ailes de la colombe, qu’Isabelle Huppert traverse la filmographie de Benoît Jacquot. Soit un chapelet de rôles tout en intensité, de l’héroïne passionnée de L’Ecole de la chair, « un film fait pour, avec et autour de » l’actrice, en passant par la grande bourgeoise de Pas de scandale ou la comtesse de La Fausse Suivante. Et jusqu’à la concertiste de Villa Amalia, qu’une trahison de trop emmène sur une île italienne, en quête de reconstruction, en une partition subtile et envoûtante.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content