© studio chizu
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C’est la première fois qu’un film de Mamoru Hosoda, génial réalisateur de La Traversée du temps, des Enfants loups, du Garçon et la Bête et autre Miraï, déçoit quelque peu. Mais l’objet reste très intéressant malgré quelques évidentes faiblesses. Avec Belle, le grand maître nippon du cinéma d’animation revisite le mythe de la Belle et la Bête à l’ère d’Internet. Dans le monde réel, Suzu y est une adolescente timide et complexée, menant une vie très ordinaire en compagnie de son père dans une petite ville de montagne. Mais dans le monde virtuel de U, elle se transforme en Belle, une icône musicale au succès retentissant. De quoi assurément pimenter le quotidien de la jeune fille, dont le trouble ne fera que croître quand la route de son avatar va croiser celle d’une créature aussi fascinante qu’effrayante. S’engage alors un intrigant chassé-croisé où le faux est appelé à se faire l’ami du vrai, le flou identitaire qui caractérise Suzu ayant tendance à se dissiper à mesure qu’elle expérimente sa destinée cachée… Bourré de petites fulgurances graphiques, mais aussi de réelles maladresses narratives, Belle séduit, mais ne convainc jamais totalement, noyant notamment quelques grands moments de fragilité adolescente dans un tourbillon de kitscheries pop. Particulièrement gourmand dans le foisonnement de thématiques qu’il choisit d’aborder, le film ploie quelque peu sous le poids de ses ambitions, mais se démarque par le rapport majoritairement positif qu’il développe à l’égard de la technologie.

© National

De Mamoru Hosoda. 1 h 56. Dist: Cinéart.

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