Baisse ton sourire

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De Bilde est un fougueux et comme tous les fougueux, il est sensible; il est vulnérable.” 1996, la carrière du “ket” bascule lorsque le footballeur cogne son ex-équipier Krist Porte. Ce jour, le narrateur s’en souvient: il a 11 ans et grandit dans une famille où les émotions sont proscrites, où on mord sur sa chique car “tout se gagne le couteau entre les dents”. Les seules effusions éclatent en de cinglantes disputes entre une mère contemplative et un père bilieux, où chacun tient son rôle. Après quelques brouillons amoureux, le jeune homme quitte le bercail pour s’oublier dans un boulot de vendeur chez Décathlon. Soudain, la rencontre lumineuse avec Sophie transperce la grisaille du Nord… À moins que les mêmes nuages appellent de semblables orages? Sous un ciel bas de folklore wallon, le Belge Christophe Levaux enregistre l’ivresse des relations naissantes, la déflagration des premières fois, la répétitivité implacable des schémas. Tiraillés entre béatitude et imposture, ses amants se débattent et n’en peuvent mais. Drapée de culpabilité et de honte, la violence conjugale les enferme dans les stéréotypes. Et la mécanique de la déchéance de frapper telle la foudre dans ce court roman ciselé. “Je regardais De Bilde (…) et je ne parvenais pas à savoir si nous étions des hommes ou des salauds.

De Christophe Levaux, éditions Do, 152 pages.

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