De Baz Luhrmann. Avec Nicole Kidman, Hugh Jackman, Brandon Walters. 2 h 38. Dist: Fox.

Quatrième long métrage de Baz Luhrmann, Australia tente un pari ambitieux: marier la fresque classique façon Gone with the Wind à l’esthétique kitsch et débridée du réalisateur de Moulin Rouge et autre Romeo & Juliet. L’histoire accompagne Sarah Ashley (Nicole Kidman), aristocrate anglaise qui, lorsqu’elle débarque à Darwin, Australie, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, n’est que fort peu préparée au monde qu’elle découvre. Mrs Ashley n’a entrepris le voyage des antipodes que pour solder ses comptes avec un mari volage, et liquider le ranch dont elle est l’héritière. La mort tragique de son époux, doublée des combines visant à la spolier de son bien, l’amènent à reconsidérer sa position. Et à trouver un allié providentiel en Drover (Hugh Jackman), un convoyeur de troupeaux…

Difficile, au niveau des intentions tout au moins, de ne pas penser à un Out of Africa à la mode australienne, à savoir l’histoire d’un accomplissement personnel – une femme se réinvente -, relevée d’un récit des origines, débordant sur un réquisitoire contre la ségrégation. Le tout, servi par Luhrmann avec un souffle incontestable et un authentique lyrisme, en même temps que se déploie le génie visuel d’un réalisateur ne redoutant certes pas l’outrance – jusqu’à apposer sur son propos la griffe, assumée, d’un roman-photo. Dommage, toutefois, que le cinéaste s’égare par moments dans les méandres d’une £uvre foisonnante mais inégale, au western magistral et majestueux de la première partie succédant un sensiblement moins convaincant mélodrame familial sur arrière-plan de film de guerre.

Cela posé, et s’il ne rencontre donc que partiellement son ambition annoncée, Australia n’en reste pas moins une envolée romanesque difficilement résistible, pour autant que l’on soit sensible à un cinéma tout d’artificialité affichée. On aurait, du reste, aimé pouvoir pénétrer plus avant dans l’univers d’un réalisateur par endroits visionnaire. Las! Les compléments maigrichons tiennent en deux petites scènes coupées…

Jean-François Pluijgers

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