Aurora

La valeur d’une oeuvre de science-fiction pourrait se mesurer à la qualité des images mentales inspirées de sa lecture. Le sous-genre « hard science-fiction », par sa nature, est le terrain propice à la création de ces images grâce aux descriptions quasi scientifiques de phénomènes divers, de vaisseaux spatiaux ou de mondes à explorer. Kim Stanley Robinson, coutumier du genre, s’attaque cette fois à la complexité d’une expédition terrienne vers la planète extrasolaire Tau Ceti e. L’auteur, tel un amant expérimenté, guide le lecteur vers les étoiles de manière graduelle et calculée. En guise de préliminaires, il décrit de manière détaillée la structure du vaisseau qui reproduit les principaux écosystèmes rencontrés sur Terre. Il poursuit en introduisant quelques grains de sable dans cette machine supposée bien huilée et parachève son oeuvre en confrontant les malheureux colons à des décisions cornéliennes. Sans oublier un twist au milieu de l’histoire, qui fait prendre à l’entreprise une nouvelle direction. L’équilibre entre science, intrigue et relations humaines -ce dernier point généralement négligé dans le genre- est ici parfaitement maîtrisé. Sorti initialement en 2019, les éditions Bragelonne proposent la version poche en ce début d’année. Un excellent palliatif à l’ambiance morose, qui vous fera voyager loin des préoccupations du jour.

De Kim Stanley Robinson, éditions Bragelonne, traduit de l’anglais (États-Unis) par Florence Dolisi, 600 pages.

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