Atan des Cyclades, itinéraire d’un jeune sculpteur

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Le moteur de Judith Vanistendael, c’est la famille: les nouveaux venus, les recompositions ou encore les départs qui font le dynamisme des cellules familiales ont toujours été au centre de ses histoires. Elle s’y est donc raccrochée quand on lui a confié les rênes d’un album dans la prestigieuse collection du Musée du Louvre, qui devait se rapporter à la civilisation cycladique -qu’elle connaissait très mal. Cependant, à l’instar d’un Picasso, Modigliani et autre Brancusi, elle est tombée sous le charme des sculptures de marbre blanc épurées produites sur les îles grecques. On ne sait effectivement pas grand-chose de la civilisation des cyclades pré-antique (nous sommes tout de même en -3 000 avant J.C.). Dans son récit, Atan, jeune homme né sur l’île de Kea, façonne des figurines dans l’argile. De l’avis de tous, le garçon a de l’or dans les mains. Il est décidé, il va parfaire son éducation dans l’atelier du célèbre Dario de Naxos, où il passera au minimum un an loin des siens. L’autrice, au-delà de l’histoire du sculpteur en herbe, prétexte à montrer des œuvres issues des collections du grand musée français, rend hommage au travail de transmission. Elle-même prof, Vanistendael est consciente qu’elle apprend autant de ses élèves qu’elle ne leur enseigne une pratique, et elle le démontre subtilement. Fidèle à son style, elle n’enferme pas son dessin dans des cases. Elle fait confiance à l’intelligence du lecteur, qu’elle laisse se promener dans les pages. Son trait stylisé traduit les expressions des personnages dans une parfaite fluidité. Les couleurs pastel comme le bleu ciel pour la mer, le gris souris pour les îles et la pierre, et enfin l’ocre et le beige pour la terre et les habitations, finissent de rehausser ce récit sensible.

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de Judith Vanistendael, éditions Futuropolis/Le Louvre éditions, 128 pages.

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