Asphalte

Victor a 17 ans et Victor court. Ou fait du skate. En tout cas, il fuit.  » Sentir qu’on brûle, qu’on arrache cette chose qu’on tient bien là, doigts moites, mains tremblantes. Cette chose qu’on serre, qu’on use, qu’on épuise, ce corps qu’on purge, que diable peut-il contenir pour qu’on l’éprouve ainsi? » En compagnie de Rachid, il fuit la folie furieuse de son père,  » un piètre écrivain, il n’est pas fait pour passer autant de temps seul, à l’intérieur de lui« , le suicide sa mère et son propre passé d’enfant martyrisé. Une fuite sur l’asphalte parisien menée à un rythme effréné et le souffle court, court comme toutes (oui, toutes) les phrases de ce roman bref, viscéral et parfois confus, rédigé comme un exercice de style mis au service des sensations extrêmes ressenties par Victor, lorsqu’il se remémore ce qu’il espérait tant oublier – » le puits de haine » qu’était sa vie. Et donc Victor court – » L’endurance est ma seule qualité. C’est toujours ça. Ça n’a jamais été que ça ; quand j’y pense. Courir, ma seule fierté. Un bloc de muscles qui s’enfuit, qui fout le camp. Dégage de là, Victor. » Un premier roman coup de poing d’un jeune auteur, à suivre comme on dit, mais cette fois au pas de course.

De Matthieu Zaccagna, éditions Notabalia, 144 pages.

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