After Life (saison 3)

© Ray Burmiston

Dans les deux premières saisons de la série portée par le magnifique Ricky Gervais, la bonhomie des personnages secondaires offrait un contrepoint bienvenu à la dépression irrécupérable et cuirassée de Tony. Mais comme le fait sentir d’entrée le traditionnel montage mosaïque qui ouvre cette troisième saison (sur fond de The Things We Do for Love de 10CC), la crise de confiance est désormais générale. Après s’être raccroché comme il pouvait aux branches après la mort de sa femme puis de son père, Tony, assumé par un Gervais excellant en dilettante, va sans doute devoir à son tour jouer les premiers secours. Mais ce qui pourrait être l’ultime saison d’After Life n’en fait pas pour autant un philanthrope. Ouvrant toujours plus les vannes d’un humour grinçant, froid et sans surmoi, Tony ne retient pas ses coups pour trouver une forme de vérité dans l’à-quoi-bon. Il se dit que peut-être, bien plus qu’un être souffrant, il est surtout un gros saligaud qui préfère résister de toutes ses forces au chagrin. Et pourtant, After Life et son faux rythme demeurent un hymne à l’humanité, à la gentillesse et à la compassion, qui résistent aux assauts du cynisme de son personnage principal pour nous enjoindre d’embrasser la vie et son inévitable finitude du mieux qu’on peut. Et c’est déjà beaucoup.

Une série créée par Ricky Gervais. Avec Ricky Gervais, Tom Basden, Tony Way. disponible sur Netflix.

7

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