Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

C’est le duo de DJ belges qui monte. Après avoir notamment remixé Grace Jones, ils bouclent en ce moment leur premier album. Décollage imminent?

Le rendez-vous est fixé gare du Midi, à la sortie du Thalys. Seul moyen qu’on a trouvé pour coincer Stephen Fasano et Vito De Luca, alias Aeroplane. Ils reviennent d’une nouvelle session d’enregistrement à Paris. Juste avant, ils mettaient les pieds aux Etats-Unis pour le off du festival Coachella; et le mois précédent, ils fournissaient un mix exclusif à MixMag, le mensuel dance anglais de référence… Le duo est belge, wallon même, tendance italo-carolo. A ma droite, Vito De Luca (1982), le petit nerveux, sosie de Mike Skinner (The Streets) – « Je suis le mec qui s’engueule tout le temps avec tout le monde ». A ma gauche, Stephen Fasano (1976), le barbu solaire, avec un (petit) quelque chose du Beach Boy Dennis Wilson – « on est fans de l’album Pacific Ocean Blue ! ». A première vue, ces deux-là n’étaient pas forcément censés s’entendre. Vito: « A la base on n’est jamais d’accord. Mais il y a toujours un moment où chacun fait une concession pour arriver à un résultat qui nous plaît à tous les deux. » Ils se sont croisés en soirée, puis au magasin de vinyles tenu par Vito, à Namur. « Je voulais bosser dans la musique. A 19 ans, j’ai lancé mon propre magasin de disques. » Des deux, c’est d’ailleurs Vito De Luca le « musicien »: parcours complet à l’académie, trois ans de piano, des cours de guitare, des groupes de rock… « J’ai bien fait du foot, mais cela ne me plaisait pas du tout. Tout ce qui est santé et bien-être, ça ne m’intéresse pas: le sport, les salades… »

Stephen lui, a 11 ans quand il reçoit les platines et la collection de disques de son oncle. A peu près au même moment, il se prend la new beat en pleine tronche. « J’écoutais l’émission DJ Time avec Foxy, un disquaire carolo. Puis j’avais des potes plus vieux qui sortaient au Boccacio et ramenaient des cassettes. » A 16 ans, ce sont les premières sorties. « J’y allais vraiment pour la musique. Je sortais avec 200 balles pour m’acheter quelques cocas, et je gardais le reste pour acheter des disques. » Dès 96, il passe de plus en plus de temps derrière les platines, début d’un parcours qui l’emmènera de la Petite Fugue, un bar à Charleroi, au Dirty Dancing bruxellois, en passant par ses propres soirées, les Lounge Celebration. C’est là que les deux bonhommes se rencontrent et décident de lancer un projet commun. D’abord sous le nom de Javelo, puis Spankers (un remix pour Soldout).

Remerciés par Grace Jones

Un jour, ils s’essaient à un morceau plus lent, à 100 BPM. Son titre: Aeroplane, plage nu-disco hypermélodique, que s’empresse de signer Eskimo, le fameux label gantois. La suite de l’histoire, ce sont des remixes, notamment pour les Friendly Fires ou Grace Jones (d’abord refusé par la diva, avant qu’elle ne s’incline devant le plébiscite du Net – Vito: « elle nous a appelés en pleine nuit pour finalement nous remercier, mais je dormais, j’ai laissé sonner. »). Aujourd’hui, le duo met la dernière main à son album, produit par le dandy érudit Bertrand Burgalat, et dont la sortie est prévue pour l’automne prochain. Au menu, annoncent-ils, des morceaux pop de 3, 4 minutes bien plus que de longues plages dance. De quoi titiller encore un peu plus notre curiosité…

www.myspace.com/aeroplanemusiclove

Laurent Hoebrechts

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