1940, main basse sur le cinéma français

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En août 1940, José Bosch se promène en France occupée avec un million de francs en liquide. Un dignitaire nazi l’a chargé d’acheter pour son compte personnel plusieurs sociétés cinématographiques françaises en toute opacité. Alfred Greven est à la fois un cinéphile et un homme d’affaires. Nommé directeur de Continental-Films, une société de production fondée en septembre de la même année par Goebbels, offrant aux organes de propagande la mainmise sur le cinéma hexagonal pendant l’Occupation, Greven profite de la spoliation des biens juifs pour prendre le contrôle de toute la chaîne de production d’un film. Vorace, l’homme profite d’une loi de marché devenue une loi de la jungle. Et il veut tout. Des studios de tournage aux salles de cinéma. Son ambition n’est pas l’endoctrinement des masses. Le but est à la base de produire des films commerciaux. Des films qui marchent et sans grand contenu intellectuel. Mais Greven fait preuve d’une étrange liberté. Il engage les meilleurs auteurs, acteurs et techniciens, quitte à les faire chanter pour les convaincre… Inspiré de l’ouvrage Continental-Films: cinéma français sous contrôle allemand écrit par Christine Leteux, le documentaire de Pierre-Henri Gibert raconte une société douteuse qui n’a produit que 30 films mais se planque derrière quelques chefs-d’oeuvre ( La Main du diable,Le Corbeau…) du cinéma bleu blanc rouge. Solidement ficelé.

Documentaire de Pierre-Henri Gibert.

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