LE PLEIN DE SUPER – EN PERTE DE VITESSE, LES FILMS DE SUPER-HÉROS N’EN CONTINUENT PAS MOINS D’ABREUVER LES ÉCRANS. ILLUSTRATION AVEC UNE TRIPLE ACTUALITÉ DVD.

1 DE MATTHEW VAUGHN. AVEC JAMES MCAVOY, MICHAEL FASSBENDER. 2 H 12. DIST: FOX.

2 DE JOE JOHNSTON. AVEC CHRIS EVANS, TOMMY LEE JONES. 1 H 59. DIST: PARAMOUNT.

3 DE MARTIN CAMPBELL. AVEC RYAN REYNOLDS, BLAKE LIVELY. 1 H 54. DIST: WARNER.

Il semble déjà loin le temps du 1er Spider-Man de Sam Raimi, carburant aux vertigineux dilemmes moraux et existentiels. En panne d’inspiration et convoquant aujourd’hui jusqu’aux moins charismatiques des personnages de comics, le film de super-héros a du plomb dans l’aile, à défaut souvent d’en avoir dans la cervelle. Pour preuve, le meilleur des plus récents rejetons du genre, X-Men: First Class, est une préquelle. Le film, signé par le réalisateur de Kick-Ass, expose avec efficacité les prémices de la saga X-Men. Il y a quelque chose de jubilatoire, en effet, à traquer çà et là – voir la rencontre, aux allures d’amitié naissante, entre le Professeur X et Magnéto (James McAvoy et Michael Fassbender, impeccables), futurs ennemis jurés – les signes avant-coureurs des humeurs qui feront bientôt le sel des aventures mutantes de ces héros Marvel. Largement supérieur au X-Men Origins: Wolverine de 2009, ce 5e film de la franchise s’inscrit ainsi dans la lignée de la trilogie initiée par Bryan Singer, soit du bon cinéma d’action, au sous-texte assez maigre, pour ne pas dire inexistant, toute la saga X-Men se résumant peu ou prou à une banale fable sur la différence. Téléportation, magnétisme et autre métamorphisme n’en trouvant pas moins à l’écran de soufflantes incarnations visuelles. Pas de suppléments notables au DVD mais un plaisir d’autant plus grand qu’il se dégage du film un parfum délicieusement vintage.

Pif paf boum

Vintage, ou plutôt rétrofuturiste, Captain America l’est lui aussi assurément, qui situe son action au début des années 40, à New York. Dans sa 1ière moitié du moins, de loin la plus intéressante, notamment parce qu’elle ne fait pas fi de la dimension d’animal de foire de Steve Rogers (Chris Evans, convaincant), réduit un temps au simple statut d’outil de propagande. Avant de s’en aller botter des vilains derrières nazis en Europe dans une 2e partie essentiellement constituée de pif paf boum patriotiques. Divertissant, tout au plus. Comme les bonus du DVD, revenant brièvement sur la genèse du film et de son super-héros Marvel, tout en prenant soin d’annoncer en images la sortie prochaine de The Avengers, où le Captain évoluera notamment aux côtés de Thor, Iron Man et Hulk.

Le cas Green Lantern, proposé en Blu-ray 3D, avec la blinde de suppléments, est tout autre, qui se concentre sur Hal Jordan, personnage de l’écurie DC Comics, une tête brûlée officiant comme pilote de chasse avant d’être désigné pour maintenir l’équilibre de l’univers. Rien que ça. Esthétiquement repoussant, le film a à vrai dire tout du bad trip eighties façon Maverick de Top Gun en combi moulante verdâtre (Ryan Reynolds, désespérément monolithique) combattant quelques tartes créatures tout droit sorties d’un épisode des Power Rangers. Cette soupe hollywoodienne aux effets moins spéciaux que kitsch à mourir fonctionnant selon des codes couleurs (jaune pour la peur, vert pour l’espoir) dignes de la plus gagatisante philosophie new age. Super moche, super naze et super ennuyeux. Le trop-plein de super, en somme. l

NICOLAS CLÉMENT

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