DESTINS ANIMÉS – UN CHAT MENANT UNE DOUBLE VIE, UNE PRINCESSE ÉCHAPPANT À LA RÉCLUSION ET UN SUPER-MÉCHANT DE SYNTHÈSE AU COUR DE 3 VISIONS DE L’ANIMATION…

1 DE JEAN-LOUP FELICIOLI ET ALAIN GAGNOL. AVEC LES VOIX DE DOMINIQUE BLANC, JEAN BENGUIGUI, PATRICK DESCAMPS. 1 H 05. DIST: LUMIÈRE.

2 DE NATHAN GRENO ET BYRON HOWARD. AVEC LES VOIX (VO) DE MANDY MOORE, ZACH LEVI ET DONNA MURPHY. 1 H 40. DIST: DISNEY.

3 DE TOM MCGRATH. AVEC LES VOIX (VO) DE WILL FERRELL, JONAH HILL, BRAD PITT. 1 H 35. DIST: PARAMOUNT.

On en a la démonstration chaque semaine, ou presque, sur les écrans: la révolution animée est toujours en marche. Conséquence la plus visible de ce mouvement: une explosion quantitative (si pas toujours qualitative) de la production, avec pour corollaire une appréciable diversité, qui voit cohabiter techniques et conceptions différentes -illustration, encore, au gré de l’actualité DVD et Blu-ray du moment.

Produit en France par les studios Folimage, avec au passage une large participation belge, Une vie de chat, d’Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli, s’appuie ainsi sur une animation classique en 2D qui, en ces temps de relief triomphant, apparaît presque comme un délicieux anachronisme. On y découvre Dino, un chat menant une double vie: ronronnant le jour auprès d’une commissaire de police et de sa fille Zoé, il accompagne la nuit un monte-en-l’air dans ses expéditions sur les toits de Paris. Ses aventures prennent toutefois un tour inquiétant lorsqu’entre en scène le redoutable Costa, truand prêt à tout pour mettre la main sur le colosse de Nairobi. Le film déploie son intrigue de polar animé dans des décors léchés et une ambiance feutrée, soulignée par une bande-son jazzy. Un soupçon d’Audiard par-ci, un zeste de Hergé par-là, et l’ensemble a des accents aussi séduisants qu’agréablement désuets. Une belle réussite, servie avec des compléments intéressants -explication illustrée des techniques mises en £uvre et making of des voix.

On trouve également un monte-en-l’air dans Raiponce, 50e long métrage animé des studios Disney. A savoir Flynn Rider, le voleur au grand c£ur à qui il reviendra de délivrer la princesse Raiponce de la marâtre qui la tenait prisonnière depuis sa naissance, pour la rendre à son royal destin -épisode pimenté, on s’en doute, d’aventures hautes en couleur, peuplées notamment par un caméléon affectueux, un cheval autoritaire et d’innombrables brigands. On peut, en l’occurrence, parler de Disney de synthèse, le film revisitant le patrimoine maison, de Blanche-Neige à La Belle au Bois dormant, tout en s’appuyant sur une technique dont on a déjà connu des usages plus inspirés. En découle un hybride moyennement convaincant, assorti des bonus habituels: scènes coupées, ouvertures alternatives, court mais amusant making of, en sus d’un bref historique en images des 50 films d’animation Disney.

Produit par les studios Dreamworks, Megamind revisite pour sa part le film de super-héros, qu’il prend toutefois à rebours, faisant de son personnage principal un super-méchant numérique. Soit Megamind, être maléfique doublé d’un loser patenté, dont les efforts pathétiques pour faire régner le mal sur Metro City sont systématiquement réduits à néant par le bienveillant MetroMan. Jusqu’au jour où, contre toute attente, le premier nommé réussit à éliminer le second, pour s’en trouver bien démuni…

Cooper vs Presley

Parti sur des bases alléchantes, Megamind s’enlise un peu sur la distance, desservi par une narration trop lâche, et des personnages parfois inconsistants. Reste un savoureux film rock’n’roll -c’est Alice Cooper vs Elvis Presley, explique le réalisateur Tom McGrath en bonus- servi encore avec un court métrage inédit…

JEAN-FRANÇOIS PLUIJGERS

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