Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

cherchez l’horreur – A Nightmare On Elm Street (et son dispensable remake) et Evil Dead portent à incandescence le cinéma d’épouvante. Des films cultes qui ont très bien vieilli!

1 De Sam Raimi. Avec Bruce Campbell, Ellen Sandweiss, Hal Delrich. 1 h 25. Dist: Sony.

2 De Wes Craven. Avec Robert Englund, Heather Langenkamp, John Saxon. 1 h 31. Dist: Warner.

3 De Samuel Bayer. Avec Jackie Earle Haley, Kyle Gallner, Rooney Mara. 1 h 35. Dist: Warner.

Le cinéma fantastique et d’épouvante est depuis longtemps déjà sorti du (sympathique) ghetto où se cantonnaient le plus souvent ses productions. On doit à William Friedkin et à son triomphal The Exorcist d’avoir offert au genre, en 1973, une audience jamais vue depuis les années 30 et les monstres des années de crise (Frankenstein, Dracula, King Kong, le Loup-garou). Mais c’est la vague irrésistible et -littéralement- sensationnelle du slasher movie et du gore au tournant des seventies et eighties qui a déclenché l’irrésistible mouvement conduisant le film d’horreur vers le statut de genre populaire majeur. Tobe Hooper et son Texas Chainsaw Massacre (1975), John Carpenter et son Halloween (1978), Wes Craven et ses Last House On The Left et The Hills Have Eyes (1974-1977) établissant les standards assez trash du cinéma d’horreur contemporain. Le même Craven et son jeune collègue Sam Raimi rajoutant ensuite l’indispensable élément fantastique avec respectivement A Nightmare On Elm Street (1984) et Evil Dead (1982).

Heureux hasard de l’édition digitale, ces 2 films à la fois cultes et appréciés de plusieurs générations déjà paraissent au format Blu-ray. Avec ce que cela suppose de qualité sonore et visuelle. Avec aussi un potentiel de bonus interactifs renforcé. Même si les fans de la première heure n’en revendront pas pour autant leur coffret relié d’un grimaçant Necronomicon en caoutchouc, Evil Dead élargira encore le cercle de ses admirateurs dans sa robe bleue flambant neuve. Cette chronique de la descente aux enfers (même si ce sont en fait les démons qui en remontent!) d’un petit groupe d’amis en vacances dans une région forestière conserve, près de 30 ans après sa sortie, un impact saisissant. Le jeune Sam Raimi, 22 ans à l’époque, y déploie une énergie, une imagination, une invention visuelle et un brio avec la caméra, qui stupéfient encore aujourd’hui, et font de son cauchemar de film un rêve de cinéphile. Les suppléments sont abondants, certains carrément passionnants comme ces récits de tournage témoignant des conditions parfois limites, et de la débrouillardise inspirée du réalisateur (néophyte!) pour en mettre plein la vue avec très peu de moyens.

La science des rêves

Outre le bonheur de savourer une fois de plus la vénéneuse ambiance et les trouvailles cruelles de son récit, A Nightmare On Elm Street dans sa version Blu-ray offre plusieurs modes de lecture interactive excitants, dont l’un permet de passer instantanément d’une scène à l’extrait des bonus la concernant. Le thème des rêves (on sait que le tueur du film de Wes Craven frappe pendant le sommeil de ses victimes, dont -au passage- un très jeune Johnny Depp) est abordé dans un bonus, un autre explorant utilement le caractère et la destinée du sinistre Freddy Krueger. Un personnage auquel on aurait pu épargner un bien navrant remake, dont la parution en Blu-ray fera d’autant moins l’événement que les suppléments y sont presque tous laids et inintéressants. l

Louis Danvers

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