Zoé Van den Boogaerde, curatrice en herbe

© clotilde billiette
Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

De son enfance, Zoé Van den Boogaerde garde le souvenir d’un petit paradis “bohème et artistique”. Entre sa mère paysagiste et son père peintre, tout est en place pour qu’une certaine sensibilité au monde surgisse. Dès l’enfance, elle s’imprègne des bonnes vibrations d’un atelier, lieu fondateur où chipoter” et “faire des trucs avec ses mains. Le soir, il y a aussi ces dîners avec des gens qui viennent de partout. Sans oublier, en guise de point d’orgue, Woodstockje, un festival de musique et d’arts visuels que son paternel imagine entre 2011 et 2015 à Meerle, non loin de la frontière néerlandaise -l’événement a réuni un millier de personnes au plus fort de sa notoriété. Tout cela ne manque pas de façonner l’adolescente qu’elle est alors -dès 14 ans, elle gère l’équipe de bénévoles en charge du montage- et qui en toute logique se met à rêver d’évoluer dans le milieu artistique.

Au sortir des études secondaires à Saint-Luc, Zoé Van den Boogaerde se frotte à l’Amérique latine pendant un an avant de s’inscrire à l’Ensav-La Cambre, pour y apprendre… la peinture. “Au début, j’étais très influencées par les paysages de mon père, je pense que c’est un schéma de filiation classique”, admet-elle. Cinq années plus tard, elle décide de mettre sa pratique entre parenthèses, du moins jusqu’à nouvel ordre. “J’ai longtemps eu une approche très naïve de la peinture. En mesurant les contraintes et les réalités, comme celle de la solitude du studio, j’ai pensé que c’était mieux de travailler la question du lien en accompagnant d’autres artistes”, explique-t-elle.

Son baptême du feu, elle l’effectue en compagnie de Dimitri Jeurissen, le fondateur de Base Design en charge de la curation des expositions de Zaventem Ateliers, sorte de “craft factory” imaginée par l’architecte d’intérieur Lionel Jadot. En guise de premier fait d’armes, la jeune femme organise le montage et une série de talks autour de l’exposition du designer Stéphane Barbier Bouvet. Grâce à sa facilité à nouer des contacts et sa propension à s’affranchir d’environnements formatés façon “white cube”, les propositions s’enchaînent rapidement. Il y a l’Espace Triphasé, un artist-run space anderlechtois, qui l’invite à se charger de la programmation pendant un an, mais également ce festival techno dans les rues dystopiques de Doel où elle vient de monter Specters of the Future, une exposition immersive ultra-contextualisée parcourue d’un frisson collectif aussi émergent que salutaire. Passé à côté de ça? Cette proposition percutante éphémère sera transposée à l’Espace Triphasé dès la fin du mois.

Zoé Van den Boogaerde – Bio express

Activité Curatrice

Âge 26 ans

Lieu Belgique

Actu Exposition Specters of the Future, à l’Espace Triphasé, Bruxelles, du 29/09 au 29/10.

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