Trois expositions à voir avant l’été à Bruxelles

Accessible gratuitement à tout le monde, cet endroit de vie, d’exposition et de résidences d’artistes sort du lot. Il est inauguré par l’expo Artificialia, à voir jusqu’au 1er juillet.
Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

André Cadere à la Fondation CAB, un show collectif sur la résilience et l’adaptation à l’Iselp et Stephan Balleux qui inaugure la Fondation blan: 3 expos à voir avant l’été à Bruxelles.

Quelles expositions voir à Bruxelles? Le Vif fait le point.

Expanding Art: l’expo qui ravive un pan oublié de l’oeuvre d’André Cadere

Avec Expanding Art présenté à la Fondation CAB, le galeriste et commissaire Hervé Bize signe une passionnante rétrospective contextualisant l’œuvre de l’artiste roumain André Cadere. Exposition à voir à Bruxelles jusqu’au 15/07.

Quelle est la difficulté de monter aujourd’hui une exposition autour du travail d’André Cadere?

Du fait du décès prématuré de l’artiste, à 44 ans, couplé à la rareté des œuvres, ce n’est pas le type d’exposition que l’on peut improviser facilement. En plus de ça, les œuvres qui restent dans la succession sont très limitées, elles ne permettent pas à elles seules de mettre une proposition sur pied. Il faut mener des recherches pour pouvoir donner à voir des pièces inédites, il est à comprendre que 98% des prêts sont consentis par des privés. La difficulté de montrer Cadere est grande. Ça nous a pris deux ans pour imaginer un propos en phase avec l’architecture du lieu.

Lire la suite de notre critique.

Expo Là où je me terre : comment l’être humain s’adapte à tout

Exposition collective, à l’ISELP, Bruxelles. Exposition à voir à Bruxelles, jusqu’au 01/07.

En 2020, l’autrice et sociologue Caroline Dawson publie son premier roman. L’ouvrage raconte un parcours du combattant: le prix payé par l’intéressée et ses proches afin d’intégrer la société montréalaise après avoir fui la dictature de Pinochet. Intitulé Là où je me terrele récit égrène ces reniements quotidiens silencieux, comme autant de violences ignorées par le système en place, qu’implique une conformation aux structures dominantes. Ce texte fort, soulignant une plasticité du soi dont l’horizon est double -sauver sa peau mais à quel coût…-, a inspiré la curatrice Mélanie Rainville. L’historienne de l’art s’en est servie pour dessiner les axes d’une exposition infusée par des travaux menés sur le long terme, voire des enquêtes sondant “nos comportements sociaux, de résilience ou de refuge, face aux impasses sociales, économiques ou climatiques subies”.

Comment faire pour habiter un réel perçu comme menaçant? Réponse: en mettant en place des méthodes qui relèvent le plus souvent de l’emplâtre sur la jambe de bois -à l’instar de Detox d’Harold Lechien, installation féroce sur la culture du bien-être, ou de Épaississement, des objets menaçants dont les contours sont atténués à l’aide de longs fils par Maren Dubnick. Autour de cette problématique, la commissaire a convié une dizaine d’artistes aux propos variés, des portraits photo de Charlotte Lybeer à des fictions bourrées d’humour (par exemple, Hormonol de Set & Chloé).

Lire la suite de notre critique.

Artificialia: l’expo de Stephan Balleux qui inaugure la Fondation blan

Bruxelles compte un nouveau lieu de culture, la Fondation blan. Accessible gratuitement à tout le monde, cet endroit de vie, d’exposition et de résidences d’artistes sort du lot. Il est inauguré par l’expo Artificialia, à voir jusqu’au 1er juillet.

Atypique. Tel est le mot qui s’impose à l’esprit lorsque l’on découvre la Fondation blan à la veille de son inauguration. Décalé, ce projet l’est jusque dans ses statuts juridiques. Thomas de Wouters (1969), l’initiateur, a pressé le tabellion en charge de l’acte pour qu’il ajoute un préambule cernant l’esprit de cet endroit de rencontre et de création. Les statuts en question font état d’un bazar flottant complètement fou, expression dont on soupçonne fort qu’elle doit constituer un hapax dans la littérature notariale. Ce “sacred bordello”, comme le qualifierait l’artiste Charlemagne Palestine, n’est pas sans évoquer l’esprit du Bateau-Lavoir, phare artistique du Montmartre du début du siècle passé, ou celui des salons littéraires “mais sans l’entregent”, garantit cet ingénieur civil reconverti. “Je voudrais que l’on puisse débarquer ici le vendredi soir comme dans un bistrot et tomber sur un peintre, un musicien ou un poète. C’est l’inverse d’une galerie ou d’un musée. À une époque qui assène des certitudes en permanence, j’aimerais que ce soit un espace pour le doute, pour répondre à l’urgent besoin d’enchantement”, revendique le fondateur de ce qui sera également une résidence pour des plasticiens nationaux et internationaux.

Lire la suite de notre critique.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content