Delphine Girard (Quitter la nuit): « Je veux créer des récits qui serviront aux autres »

© Maurine Toussaint

Dans Quitter la nuit, la réalisatrice Delphine Girard creuse les figures du bourreau et de la victime par son cinéma tourné vers les autres.

Comme spectatrice, c’est souvent l’après qui m’intéresse.” Le 21 février sortira Quitter la nuit, premier long métrage de Delphine Girard (lire la critique), Prix du public à la Mostra de Venise. Un projet singulier à bien des égards, pour ce qu’il raconte, la façon dont il le fait, et ce après quoi il vient. Née au Québec mais débarquée en Belgique à l’âge de 5 ans, Delphine Girard identifie très tôt son désir de cinéma. À 14 ans déjà, elle fantasme des personnages, imagine des films d’horreur avec ses amis. Il lui faudra attendre l’Insas pour transformer l’essai. Son premier court, Monstre (2014), connaît un beau succès en festivals, mais la révélation vient quelques années plus tard, avec Une sœur, sélectionné aux Oscars en 2020. Le film, en 17 minutes âpres et intenses, raconte la relation inattendue qui se noue entre une opératrice de service d’urgence et la jeune femme qu’elle a en ligne. Cette dernière est coincée avec un homme dans une voiture et tente de faire comprendre à son interlocutrice qu’elle est en danger, sans que son agresseur ne s’en aperçoive.

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Des mois après le tournage, la jeune cinéaste reste hantée par ses personnages. Que sont devenus Ali, Anna et Dary? L’histoire n’est pas finie, elle en est convaincue. Alors elle décide “de les remettre en mouvement”. Elle interrompt ses projets en cours, et déploie l’après. Passée la crise, qu’en est-il de l’onde de choc? Le film adresse un questionnement fondamental. Il s’inscrit dans une conversation qui résonne particulièrement fort aujourd’hui, questionnant tout autant la figure de la “bonne” victime que celle de “l’agresseur-type”. “Je voulais aussi me demander ce que l’on fait, en tant que société, de ces histoires de viol? Qu’est-ce que ça veut dire “réparer” dans ce contexte? Que peut faire la justice?Quitter la nuit explore le lien de sororité qui se noue entre Ali et Anna, le déni dans lequel se replie Dary, et nous invite à imaginer avec eux l’après. “Je crois que j’écris parce que je veux créer des récits qui serviront aux autres. Les films m’ont tellement élevée, éduquée, rassurée, consolée. J’ai envie de rendre ce que le cinéma m’a donné.”

Delphine Girard – Bio Express

Profession Cinéaste

Âge 33 ans

Pays Belgique

Actu Quitter la nuit en salles dès le 21/02.

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