Une Léa Drucker épatante, la suite dispensable de L’Exorciste et un 4e Expendables filmé avec les pieds: le bon et le moins bon des sorties ciné

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FocusVif.be Rédaction en ligne

« La plus grande histoire d’amour africaine », une Léa Drucker épatante et Camille Cottin crédible en mère célibataire de cinq enfants : les bonnes surprises des sorties ciné de la semaine. Mais aussi les mauvaises.

Banel & Adama: un conte d’amour cruel à l’héroïne sublime

Banel et Adama s’aiment depuis toujours, avant même que ça ne leur soit permis. Pour abriter cet amour, forts de l’espoir d’une vie meilleure qu’ils se seront inventée, Banel et Adama creusent leurs fondations et désensablent, hors du petit village sénégalais où ils ont grandi, les maisons qui accueilleront leur futur, comme pour se délester du poids des traditions. Adama est prêt à renoncer à son héritage, la fonction de chef de village. Banel lutte, elle, pour s’affranchir d’un destin tout tracé, refusant les assignations. Mais peu à peu, leurs choix de vie font naître rancœurs et ressentiment. Le village gronde alors que la sécheresse dévaste les champs et ravage les troupeaux.

L’Été dernier: Léa Drucker au centre d’un portrait de femme en zones troubles

De cette liaison adultérine incestueuse, la réalisatrice Catherine Breillat tire un film éminemment troublant, la lumière de l’été y embrasant les corps, tandis que Breillat filme au plus près des peaux et des visages la passion qui s’épanouit, sensuelle et voluptueuse. Elle adopte aussi le point de vue exclusif d’Anne, une femme à l’écoute de son désir, fût-il transgressif. Le portrait qui s’ensuit est fascinant, L’Été dernier s’avançant en zones troubles tandis que son personnage central se dévoile dans toute sa complexité, d’humeur égale dans la passion interdite comme dans l’exercice rigoureux de son métier; d’un même aplomb dans le défi à l’ordre moral et dans le déni cynique. Un rôle délicat, dont Léa Drucker, stupéfiante, réussit à restituer toutes les nuances tout en préservant son ambiguïté, le pouvoir de séduction intact en dépit de la cruauté objective.

Le Consentement: l’adaptation du livre choc de Vanessa Springora

Vanessa, 13 ans (Kim Higelin, qui saisit avec fulgurance la fragilité de l’adolescence), a une furieuse envie d’écrire, et tout ou presque à découvrir. Sa solitude rêveuse trouve une réponse dans la cour épistolaire que lui fait Gabriel Matzneff (inattendu Jean-Paul Rouve), écrivain adulé par l’intelligentsia parisienne au sein de laquelle gravite la mère de la jeune fille. Alors que Vanessa sombre dans une relation destructrice qui l’asservit aux désirs et à la domination physique et intellectuelle du vieil homme, son entourage ferme les yeux sur la prédation pédocriminelle dont elle est victime.

Toni en famille: Camille Cottin en mère célibataire de 5 enfants qui se réinvente

Toni, 43 ans, élève seule ses cinq adolescents. Alors que ses deux grands s’apprêtent à quitter le nid, elle est prise de vertige: comment se réinventer quand on a donné tout son temps aux autres? Alors qu’elle pense avoir trouvé sa vocation, elle comprend que reprendre des études ne sera simple ni aux yeux de la société, ni de sa famille.

Des corps et des batailles: retour sur la deuxième vague de Covid

En 2021, Christophe Hermans sortait En attendant la deuxième vague, documentaire en immersion dans un service hospitalier en prise avec l’épidémie de Covid. Cette deuxième vague est au cœur de son nouveau film Des corps et des batailles, pour lequel il retrouve les équipes soignantes du CHU de Liège, face à l’afflux ingérable de malades à l’automne 2020.

The Exorcist: Devotion: une suite dispensable

Curieux parcours que celui de David Gordon Green qui, après une série de films personnels maîtrisés (George WashingtonUndertowJoe…), s’est spécialisé dans les remakes de classiques de l’horreur des années 70. Après Halloween (décliné en trois films), voici donc The Exorcist: Believer (L’Exorciste: Dévotion en VF), d’après le chef-d’œuvre de William Friedkin.

Expend4bles: un défilé de vieilles gloires filmé avec les pieds

Lancés sans guère de conviction dans une mission singulièrement brouillonne destinée bien sûr à encore sauver la planète, nos gros nounours grognons et cabotins débitent au kilomètre des dialogues ineptes entre deux séquences d’action bas du front aux effets pyrotechniques assez incroyablement moches et ratés. Même au 36e degré, difficile d’apprécier ce divertissement testostéroné filmé avec les pieds et au comique de situation carrément grabataire…

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