Critique | Cinéma

Next Goal Wins: Michael Fassbender en coach de la dernière chance pour l’équipe de foot des Samoas américaines

3,5 / 5
© National
3,5 / 5

Titre - Une équipe de rêve (Next Goal Wins)

Réalisateur-trice - De Taika Waititi.

Casting - Avec Michael Fassbender, Oscar Kightley, Kaimana.

Durée - 1 h 44

Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Taika Waititi signe un feel good movie décalé au départ de l’épopée improbable de l’équipe de football des Samoas américaines.

Acteur-réalisateur néo-zélandais, Taika Waititi a suivi un parcours sinueux, se faisant connaître avec le faux documentaire vampiresque What We Do in the Shadows, avant de gagner Hollywood pour y imposer sa polyvalence. Le genre à pouvoir signer l’épatant Jojo Rabbit entre deux volets de la franchise Thor, où il démontrait que l’univers Marvel n’était pas nécessairement synonyme de maousseries indigestes. Après les comics, Next Goal Wins, son nouvel opus, le voit s’attaquer à une autre institution américaine: le film de sport, un genre qui, pour quelques franches réussites –Foxcatcher et Moneyball de Bennett Miller, ou Raging Bull de Martin Scorsese, par exemple- a le plus souvent accouché de récits édifiants à usage essentiellement “local”, échouant d’ailleurs pour la plupart à franchir le mur de l’Atlantique. Un cadre hyper-formaté auquel Waititi réussit pourtant à imprimer sa griffe, ce mélange de comédie décalée (voire outrée) et de drame sensible qui préside à une partie de sa filmographie.

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Inspiré de faits réels, le film s’ouvre, images d’archives à l’appui, sur la défaite des Samoas américaines face à l’Australie lors des éliminatoires de la Coupe du monde de football 2002, le score de 31 à 0 se passant de commentaires. Une dégelée historique qui reste la plus lourde jamais enregistrée dans le cadre de la World Cup. Dix ans plus tard, Tavita Taumua (Oscar Keightley), le débonnaire président de la fédération samoane, décide de se tourner vers l’étranger pour trouver un entraîneur susceptible d’éviter à ses couleurs une nouvelle déconvenue. Débarque Thomas Rongen (Michael Fassbender), un coach rigide tombé en disgrâce, et noyant son mal de vivre dans l’alcool. Entre l’individu colérique et hautain -“Je ne suis pas Dieu mais je pourrais l’être parce que je fais plus de miracles que lui”, proclame-t-il à sa descente d’avion- et la “bande de brêles” à sa disposition, le courant passe difficilement, c’est peu de le dire. Mais alors que match éliminatoire face aux Tonga approche à grands pas, un élan nouveau semble gagner l’équipe, fédérée autour de Jaiyah (Kaimana), une fa’afine (troisième genre de la culture samoane) en cours de transition…

L’épopée improbable d’une équipe d’outsiders sur arrière-plan de choc des cultures et de voyage(s) dessillant(s) à la découverte de soi et des autres: Next Goal Wins s’appuie sur une dramaturgie classique. S’il n’évite pas toujours la facilité, Waititi s’emploie à la renouveler par la grâce d’un humour alternativement acide, absurde ou potache, cocktail qu’il relève d’une ode à la culture samoane et son altruisme, parmi d’autres éléments. En résulte un feel good movie bien de saison, une comédie un peu fourre-tout où Michael Fassbender apparaît curieusement déplacé, mais pas moins drôle et attachante pour autant.

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