Critique | Cinéma

La Passion de Dodin Bouffant: un régal pour les sens concocté par Tran Anh Hung

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Titre - La Passion de Dodin Bouffran

Réalisateur-trice - De Tran Anh Hung

Casting - Avec Juliette Binoche, Benoît Magimel, Emmanuel Salinger.

Durée - 2 h 14

Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

De L’Odeur de la papaye verte, Caméra d’or à Cannes il y a 30 ans, à La Ballade de l’impossible, magistrale adaptation de Murakami, la filmographie de Tran Anh Hung a suivi un cours sinueux, passant par les rues de Hô Chi Minh-Ville pour Cyclo ou celles de Hong-Kong pour I Come with the Rain. Mettant un terme à un silence de sept ans –Éternité, son dernier opus, modérément convaincant d’ailleurs, remontait à 2016-, La Passion de Dodin Bouffant voit le cinéaste franco-vietnamien réaliser un rêve qu’il caressait depuis longtemps déjà: consacrer un film à la gastronomie. Cet art, il l’envisage par le prisme de l’amour: celui qu’on lui porte, et celui que se vouent Dodin (Benoît Magimel), gourmet renommé, et Eugenie (Juliette Binoche), cuisinière à son service depuis vingt ans, leur estime réciproque ayant évolué vers des sentiments plus profonds, sans pour autant qu’elle accède à ses demandes en mariage. En attendant quoi, cet amour s’exprime dans les plats qu’ils mitonnent pour un public d’esthètes…

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Si son histoire se situe au début du XXe siècle, La Passion de Dodin Bouffant est une expérience de cinéma défiant le temps, tant son rythme que sa texture semblant l’inscrire dans un ailleurs enivrant. Ainsi, déjà, d’une scène d’ouverture mag(nif)ique, qui voit, dans un écrin de couleurs chaudes, la caméra ondoyer, 20 minutes durant, parmi les fourneaux, en un ballet d’une souveraine harmonie. Récompensée lors du dernier festival de Cannes, la mise en scène de Tran Anh Hung a l’élégance soyeuse, la complicité intacte entre Juliette Binoche et Benoît Magimel, conférant au propos un surcroît de justesse et de saveur. Et ce film, délicatement onctueux de s’avérer régal pour les sens, confirmant au passage que la gastronomie peut être un art éminemment cinégénique.

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