La dernière d’Offscreen
Une déception belge, une belle surprise serbe et un classique du western spaghetti. Le programme était encore varié pour le week-end de clôture du festival.
Une déception belge, une belle surprise serbe et un classique du western spaghetti. Le programme était encore varié pour le week-end de clôture du festival.
Avec Air Doll de Kore-eda Hirozaku, Amer de Bruno Forzani et Hélène Cattet constituait la grosse avant-première du festival Offscreen. Malheureusement, contrairement à son homologue japonais, les deux cinéastes belges déçoivent avec cet hommage au Giallo, cinéma assez particulier, à la frontière entre divers genres comme le policier, le fantastique, l’horreur ou l’érotisme.
Les vingt premières minutes sont très prometteuses. Une jeune fille vit dans une maison ancienne avec ses parents. Le décor est gothique et fait furieusement penser à Suspiria de Dario Argento. Ensuite, changement de décor radical, la jeune fille a grandi, elle est au bord de mer dans un village méditerranéen. Le déclin qualitatif commence alors. L’oeuvre va enchaîner les longueurs, avec un schéma narratif qui est construit de la même manière, pour les trois âges de la femme qui sont contés. Ca lasse le spectateur plus que ça ne l’amuse. Le scénario se veut tortueux mais la fin est malgré tout prévisible. Cattet et Forzani sont remplis de bonnes intentions avec des bonnes choses comme l’ambiance générale qui de dégage d’Amer ou les acteurs. La tentative est louable mais n’est pas Mario Bava ou Dario Argento qui veut.
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Le premier film de Vladimir Perisic, Ordinary People, servait de clôture au festival Offscreen. Cette oeuvre a été présentée à Cannes en 2009 dans la catégorie de la Semaine de la critique. L’histoire est celle de sept jeunes soldats qui montent dans un bus et qui partent pour une destination et une mission dont ils ne savent rien. Ils arrivent à une base où l’attente se prolonge encore. Une camionnette remplie de prisonniers arrive. Les jeunes soldats vont bientôt passer à l’action.
C’est une très lente descente aux enfers d’un homme comme les autres que le cinéaste veut montrer. Sur la forme, on est très proche d’une mise en scène comme le fait Pen-ek Ratanaruang ou Terrence Malick. Parfois même d’Andreï Tarkovski. Beaucoup d’éléments du quotidien mais aussi la nature et l’environnement sont filmés. Perisic retranscrit très bien l’attente du soldat. Un travail sonore intéressant a été effectué. Il y a également un travail de distanciation intéressant avec des choses qui ne sont pas montrées. Un cinéaste qui travaille aussi sur les silences. Finalement, Perisic en arrive à la conclusion que la guerre est absurde et qu’elle amène les hommes à commettre les actes les plus abominables et qu’elle détruit moralement ceux qui sont parfois obligés de les commettre. Une oeuvre intéressante même si elle rebutera certains spectateurs par sa lenteur. Elle permet en tout cas l’éclosion d’un jeune cinéaste rempli de talent. Aucune date de sortie dans les salles en Belgique n’est prévue.
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Parmi les cycles proposés cette année par Offscreen, l’un d’eux était consacré aux westerns spaghettis. La grande figure du genre est très certainement Sergio Leone. Avec sa trilogie du dollar, le cinéaste a permis à Clint Eastwood de se faire connaître du grand public. Mais résumer le western spaghetti à Sergio Leone serait une injure. Bon nombre de cinéastes ont réussi des oeuvres remarquables dans le genre. Parmi eux, citons Enzo G. Castellari, Ferdinando Baldi, Giulio Petroni, Tonino Valerii ou encore Sergio Corbucci. C’est d’un film de ce dernier que nous allons parler un peu plus en détail. Le grand silence a été réalisé en 1968. Les têtes d’affiche étaient l’acteur Jean-Louis Trintignant et Klaus Kinski. Ce dernier était un habitué du genre au même titre que des acteurs comme Franco Nero ou Lee van Cleef. L’oeuvre de Corbucci casse un peu les codes établis par le western spaghetti. Contrairement aux autres, où l’action se déroule essentiellement dans étendues chaudes et désertiques, ici c’est la montagne, la neige et le froid qui sert d’environnement. Une afro-américaine tient un rôle important. Et enfin, le méchant sert la loi tandis que le gentil est un bandit. La fin est aussi une surprise pour l’époque. Le personnage de Trintignant est une référence directe à celui de Clint Eastwood dans les oeuvres de Leone. Le grand silence raconte les massacres que les chasseurs de primes effectuaient à la fin du 19ème siècle pour l’appât du gain. Pour le reste, la mise en scène est réussie avec des superbes plans extérieurs, les deux acteurs sont grandioses, surtout Kinski, formidable dans son rôle de méchant et la musique de Ennio Morricone donne une aura supplémentaire à cette oeuvre souffrant parfois d’un petit manque de rythme. Mais c’est un immanquable du genre.
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Benoît Ronflette (Stg)
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