Flagey à la croisée des continents

Infancia clandestina © DR
Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

De l’Asie à l’Amérique latine, les spectateurs vont voyager cette année. Una mujer fantastica, Abril Despedaçado… la rentrée cinématographique de Flagey promet une richesse culturelle à l’écran.

Cinéma sans frontières pour la rentrée à Flagey, l’éclectisme géographique y étant de rigueur, qui conduira les spectateurs de l’Asie à l’Amérique latine, avec détours par l’Europe et les États-Unis. L’événement cinéphile, c’est bien sûr la sortie, en copie restaurée sous l’égide de la Film Foundation de Martin Scorsese, de A River Called Titas, film inédit réalisé en 1973 par Ritwik Ghatak, figure incontournable du cinéma indien aux côtés de l’immense Satyajit Ray, qui portait là un regard quasi documentaire sur le quotidien de pêcheurs bengalis. Un autre de ses films est l’objet d’une reprise bienvenue, à savoir L’Étoile cachée (1960), autour de l’histoire d’une famille de réfugiés bengalis dans le Calcutta des années 50.

L’Amérique latine fait, pour sa part, l’objet d’un cycle d’une douzaine de films venus traduire la vitalité et la richesse retrouvées de son cinéma. Démonstration avec des oeuvres des Chiliens Pablo Larraín (El Club, Neruda) et Sebástian Lelio (Una mujer fantastica), des Argentins Damián Szifrón (Relatos Salvajes) ou Benjamín Ávila (Infancia clandestina), du Colombien Ciro Guerra (El Abrazo de la Serpiente) ou encore des Brésiliens Walter Salles (Abril Despedaçado) et Kleber Mendonça Filho (Aquarius), deux classiques, venus eux aussi du Brésil, à savoir O Dragão da Maldade contra o Santo Guerreiro, de Glauber Rocha, et Limite, de Mario Peixoto, encadrant par ailleurs ce programme…

Si l’insurpassable Vertigo d’Alfred Hitchcock, proposé en version restaurée, assure le quota américain de la sélection, deux réalisateurs européens majeurs sont également à l’honneur. Deux fois lauréat de la Palme d’or, l’Autrichien Michael Haneke fait ainsi l’objet d’un cycle courant du magistral Code inconnu aux deux versions de Funny Games, sans oublier le plus consensuel Amour. Quant au Suédois Ingmar Bergman, son centenaire -il était né à Uppsala le 14 juillet 1918- valait assurément un hommage, qui s’ouvre avec les films qu’il réalisa à compter de 1961 à Farö, île de la mer Baltique où il avait élu résidence, et qui de À travers le miroir à Persona, ont porté son art à quintessence. On y revient en détail dans la prochaine livraison de Focus…

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