Festival de Deauville (5): Not another teen movies

Shailene Woodley dans White Bird in a Blizzard © DR
Nicolas Clément
Nicolas Clément Journaliste cinéma

Adolescence, deuil et fantômes au programme ce mercredi à Deauville avec Jamie Marks is Dead de Carter Smith et surtout White Bird in a Blizzard, le nouveau film de Gregg Araki.

Avec Jamie Marks is Dead, présenté mercredi matin en compétition, le photographe Carter Smith signe son deuxième long métrage, six ans après The Ruins. Le film s’ouvre avec la découverte du corps de Jamie Marks, nerd coutumier des brimades au look d’Harry Potter de province, aux abords d’une rivière. Laura Palmer style, donc. Son fantôme commence alors à apparaître à un adolescent perturbé de sa classe, Adam, le seul qui semble véritablement se soucier de sa mort… Fort d’un indéniable sens de l’image et d’un casting solide où l’on pointe notamment la présence de Liv Tyler, officiellement de retour aux affaires (voir la série HBO The Leftovers), Carter Smith évite intelligemment les poncifs du genre horrifique pour tendre vers un drame psychologique éthéré qui rend bien une certaine mélancolie morbide propre à l’adolescence. Le résultat est assurément original, même si très premier degré teenage.

D’adolescence, de deuil et de fantôme, il en était encore beaucoup question, dans la foulée, avec la présentation du onzième long métrage de Gregg Araki, White Bird in a Blizzard, adaptation du roman de Laura Kasischke. Prenant pour cadre une banlieue pavillonnaire de la fin des années 80, le film tire le portrait d’une jeune femme (Shailene Woodley, en pleine ascension) embrouillée par la disparition aussi soudaine qu’inexpliquée de sa mère (Eva Green), point de départ d’un lézardage en règle de la normalité américaine. Largement moins trash et allumé qu’à l’époque de sa Teenage Apocalypse Trilogy, Araki ne s’empare pas moins de son sujet en y appliquant sa propre grammaire cinématographique, et son style unique, beau et toc à la fois, glissant trouble, étrangeté et perversion au coeur de son récit dramatique, et signant là son film le plus abouti depuis Mysterious Skin (2004), sommet incontestable de sa filmographie. Une chronique eighties drôle et sensible, kitsch et grotesque, auscultant non sans malice les déviances qui sommeillent sous la surface des choses et des êtres. Haut la main le meilleur film de la compétition deauvillaise à ce stade.

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