En direct depuis la Mostra : To the Wonder, de Terrence Malick

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Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Durant cette 69e édition de la Mostra de Venise, retrouvez chaque jour le film coup de coeur de notre envoyé spécial, Jean-François Pluijgers.

La projection d’un film de Terrence Malick se terminant sous les sifflets, voilà qui fait quelque peu désordre. Ce fut pourtant le lot, dimanche matin, à la Mostra, de To the Wonder – une nouvelle déception, il est vrai, un peu plus d’un an après The Tree of Life. Par rapport à ce dernier, le metteur en scène américain réduit sensiblement la voilure, délaissant ses ambitions cosmiques pour explorer l’amour sous des formes diverses. Il s’immisce en l’occurrence au sein d’un couple, Marina (Olga Kurylenko) et Neil (Ben Affleck) qui, après s’être connus en France, vont emménager en Oklahoma, où leur relation va bientôt se voir fragilisée. Histoire à laquelle le cinéaste donne, en quelque sorte, son pendant céleste, un prêtre (Javier Bardem), expatrié tout comme la jeune femme dans cette petite communauté américaine, questionnant pour sa part sa vocation.

Suivant son habitude, Malick opère à grand renfort de voix off et d’une mise en scène sensorielle pour entremêler les différentes strates narratives de son film. Mais ce qui emmenait subtilement Days of Heaven ou The Thin Red Line en terrain spirituel ressemble désormais à un procédé rapidement fastidieux. Circonstance aggravante : l’exploration du couple et du lien amoureux ne s’écarte guère des lieux communs, là où l’appoint de mysticisme chrétien se révèle pour sa part gavant. Restent, comme toujours chez Malick, divers moments touchés par la grâce, où le rapport de ses personnages à la nature et à l’espace tend à la lévitation. Mais s’il n’a jamais été aussi productif, le réalisateur texan semble désormais bel et bien courir après l’inspiration…

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