Critique | Cinéma

[critique ciné] La Traversée, une fable sombre et cruelle avec une lueur d’espoir

Nicolas Clément
Nicolas Clément Journaliste cinéma

À la fin de ce beau conte migratoire sur l’innocence bafouée, Florence Miailhe se fend notamment d’une dédicace à sa grand-mère, qui est partie d’Odessa, en Ukraine, au début du XXe siècle pour fuir les pogroms. Mais elle l’adresse aussi « à tous ceux qui un jour ou l’autre quittent leur pays en espérant trouver ailleurs un meilleur avenir« . Si la réalisatrice parisienne choisit d’inscrire la trame de La Traversée dans un pays imaginaire, ses résonances, passées comme actuelles, sont infinies. Mêlant épreuves à la fois fantastiques et bien réelles, ce film universel et atemporel, poétique et politique, accompagne deux enfants traqués sur les routes de l’exil, fuyant le totalitarisme aveugle pour des cieux possiblement plus cléments. La grande précarité de leur destinée trouve dans la technique de la peinture animée, dont les superbes couleurs vives rappellent fortement l’univers de Marc Chagall, un véhicule idéal, tout en symbolisme fragile. Hanté par l’enfer des camps, La Traversée emprunte aux heures les plus noires de l’Histoire matière à inquiétude et à réflexion, transcendées par le pouvoir de l’imaginaire et une inventivité graphique jamais gratuite. Une fable sombre et cruelle au tréfonds de laquelle subsiste la flamme vacillante de l’espoir et le souffle de la liberté.

Animation. De Florence Miailhe. 1h24. Sortie: 30/03. ***(*)

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