[Critique ciné] Francofonia, le Louvre sous l’Occupation

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Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

DRAME HISTORIQUE | Auteur, en 2002, de L’Arche russe, visite du musée de l’Ermitage, à Saint-Pétersbourg, consistant en un magistral plan-séquence de 1 h 35, Alexander Sokurov investit, avec Francofonia, une autre institution culturelle de prestige, le Louvre.

Arpentant les galeries armé de sa caméra, le cinéaste russe rouvre une page d’Histoire, s’intéressant au destin du musée et de ses collections sous l’Occupation. Et plus particulièrement au dialogue s’instaurant alors entre Jacques Jaujard (Louis-Do de Lencquesaing), le directeur du musée, et le comte Franz Wolff-Metternich (Benjamin Utzerath), son interlocuteur allemand, alliés objectifs dans la préservation d’un patrimoine d’exception. Jonglant avec les époques -le film a une évidente résonance contemporaine- comme avec les supports (images d’archives, documentaires et prises de vue avec les acteurs), Sokurov ouvre une réflexion puissante sur l’art et le pouvoir. Et s’il ne fait sans doute pas l’économie de l’une ou l’autre incise kitsch (les interventions de Napoléon et Marianne, vraiment?), il livre une méditation philosophique discutable mais fascinante, coeur d’une oeuvre virtuose semblant sceller, au son de la partition grandiloquente de Murat Kabardokov, le naufrage annoncé de la culture européenne.

D’ALEXANDER SOKUROV. AVEC LOUIS-DO DE LENCQUESAING, BENJAMIN UTZERATH, VINCENT NEMETH. 1 H 28. SORTIE: 20/01.

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