Cannes: Les amants troubles de François Ozon

François Ozon, Marine Vacth et Jérémie Renier à Cannes pour présenter L'Amant double. © REUTERS/Stéphane Mahe
Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Avec L’Amant double, François Ozon signe un thriller érotique virtuose et glaçant sur les pas d’une jeune femme découvrant que son amant a un jumeau…

Cinéaste prolifique, François Ozon s’est aussi imposé, de Swimming Pool en Dans la maison, en orfèvre des faux semblants. Ainsi, aujourd’hui, avec L’Amant double, son troisième film sélectionné en compétition à Cannes, adapté du roman L’Amour en double, de Joyce Carol Oates. Souffrant de maux de ventre inexplicables, Chloé (Marine Vacth, déjà de Jeune et jolie) décide de consulter un psy, Paul Meyer (Jérémie Renier), ces deux-là s’abandonnant à leur attirance réciproque au bout d’une poignée de séances. Ils sont installés ensemble depuis quelques mois lorsque la jeune femme découvre fortuitement que son compagnon lui avait caché avoir un frère jumeau. Soit Louis Delord, psy lui aussi, et double maléfique du précédent qu’elle décide de consulter à son tour, entamant une liaison à fleur de fantasmes comme pour mieux devoir s’y perdre…

Difficile, à la découverte de ce thriller érotico-psychanalytique, de ne pas penser au Dead Ringers, de David Cronenberg, relevé d’influences de De Palma, de Hitchcock voire de Polanski tant qu’à faire, références avec lesquelles s’amuse le cinéphile Ozon, tout comme il se joue du spectateur avec un plaisir manifeste et communicatif. Porté par une mise en scène en trompe l’oeil, où le cinéaste multiplie les effets-miroirs et autres dédoublements comme les audaces, il y a là une oeuvre élégante et tortueuse, s’insinuant entre rêves, cauchemars et réalité jusqu’au vertige. Si Jérémie Renier y est affolant dans son double rôle, Marine Vacth confère à cet envoûtant portrait de femme une part de mystère que ne suffit pas à entamer un final outré, amenant cet Amant double en zone définitivement trouble. Soit une franche réussite, et un film de genre virtuose qui, entre désir et névroses, ne devrait pas manquer de séduire Pedro Almodovar. De là, dans une compétition cannoise d’où peine à émerger un titre, à mettre tout le monde d’accord?

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