Cannes, le film du jour (1): Café Society de Woody Allen, délicieusement nostalgique

Kristen Stewart, Woody Allen et Blake Lively, à Cannes pour présenter Café Society. © REUTERS/Eric Gaillard
Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Dans le film qui faisait l’ouverture de Cannes, légèreté et angoisses existentielles font bon ménage, dans une dynamique où excellent Eisenberg et Stewart. Les impressions de Jean-François Pluijgers, en direct de la Croisette.

Woody Allen en ouverture du festival de Cannes, voilà qui vous a un petit air de déjà-vu, le réalisateur new-yorkais ayant déjà été mis pareillement à l’honneur pour Hollywood Ending, en 2002, et Midnight in Paris, en 2011. Guère plus de surprise à la découverte de Café Society, son nouvel opus, un chassé-croisé amoureux baladant le spectateur de Hollywood à Manhattan dans les années 30. Woody y trouve un alter ego rajeuni en la personne de l’impeccable Jesse Eisenberg (déjà de To Rome with Love), aka Bobby Dorfman, Bronxite timide étouffant dans son environnement familial, et débarquant à L.A. des rêves de cinéma plein la tête. Son oncle Phil (Steve Carell), un prestigieux agent de stars, ayant accepté de l’engager comme coursier, le jeune homme ne tarde pas à tomber raide amoureux de la secrétaire de ce dernier, la ravissante Vonnie (Kirsten Stewart), dont le coeur, toutefois, est déjà pris. Et ces deux-là d’avancer bientôt d’un pas incertain…

« La vie est une comédie écrite par un auteur sadique », professe le narrateur de Café Society. Woody Allen y trouve matière à un film à la fibre délicieusement nostalgique, arpentant un passé fantasmé auquel la photographie de Vittorio Storara donne des contours d’une douceur engageante, tout en convoquant la mémoire de son cinéma. Le tempo est allègre, et la balade savoureuse, même si elle s’essouffle quelque peu dans un second acte la ramenant dans la Café Society new-yorkaise d’alors. Comme souvent chez l’auteur de Annie Hall, légèreté et angoisses existentielles font bon ménage, dans une dynamique où excellent Eisenberg et Stewart, mais aussi une galerie de seconds rôles où figurent Blake Lively, Corey Stoll ou Parker Posey. De fait, au-delà du sentiment amoureux, c’est de la fuite du temps qu’il est ici question, et si le film pétille, c’est aussi pour laisser ses protagonistes définitivement songeurs…

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