Critique | BD

Love & Rockets, deux tomes pour revenir sur les oeuvres des frères Hernandez

4,5 / 5
© National

Gilbert et Jaime Hernandez, Éditions Komics Initiative

Love & Rockets T.1 et 2

300 pages

4,5 / 5
Colin Bouchat Journaliste BD
© National

Gloire soit rendue à Komics Initiative, qui s’attaque à la réédition d’un monument de la bande dessinée indépendante américaine. Dans les faits, on parle de deux monuments, puisque Love & Rockets regroupe les œuvres de deux frères qui y développent chacun leurs propres histoires depuis le début des années 80. Le premier tome est consacré à Jaime, fils spirituel de Milton Caniff, tant sa maîtrise du clair-obscur rivalise avec celle du maître. Le benjamin de la fratrie raconte les mésaventures d’une bande de chicanos en Californie autour de la figure de Maggie. Débuté dans un univers de science-fiction fifties, le récit s’implante bientôt dans le milieu punk que l’auteur connaît très bien. Pour le second volume, c’est Gilbert qui est aux commandes. Il situe son récit dans une ville frontalière fictive du Mexique. Là règne la plantureuse Luba et sa nombreuse progéniture, qui bientôt partira à la conquête des États-Unis. La grande force des frères Hernandez est de faire vieillir leurs protagonistes, nous les rendant par là très attachants. Love & Rockets, par son gigantisme tentaculaire, peut être une œuvre intimidante. Mais pour qui aime le réalisme magique d’un García Márquez ou les tribulations du punk hardcore californien, c’est une plongée dans un univers unique où les femmes jouent un rôle prédominant.

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