Critique | BD

La Marche Brume: un conte bourré d’humour

3,5 / 5
© National

Stéphane Fert, éditions Dargaud

La Marche Brume T. 1: Le souffle des choses

136 pages

3,5 / 5
© National
Colin Bouchat Journaliste BD

Malgré une idéologie mièvre pétrie de bons sentiments et franchement rétrograde, Walt Disney époque Belle au bois dormant reste une grande influence graphique pour toute une génération. Stéphane Fert l’a bien digérée et en prend le contre-pied idéologique. À l’instar du regretté Hubert, il s’attaque aux contes et légendes ancestraux pour les mettre à la sauce contemporaine. Il imagine une sororité de vieilles femmes craintes car puissantes, qui vivent entre elles et partagent le don de guérison. Elles sont sollicitées par les villageois souffrant de maux divers et variés, mais à la moindre incartade, les voilà pourchassées. C’est ce qui est arrivé à Grisette, partie vivre parmi les villageois. Pour une raison encore inconnue, au terme de ce premier tome, elle est chassée du village et retourne se réfugier chez ses sœurs de cœur avec dans son baluchon Tempérance, une robuste petite fille. Celle-ci grandit en force et développe bientôt la capacité de marcher dans la brume, celle qui enferme les ténèbres et dont on ne revient pas.

L’auteur n’arrive pas à se défaire d’une certaine culture classique avec ces belles sorcières aux formes généreuses et les vieilles moches mais rigolotes. En revanche, il jongle habilement avec les clichés du genre en les mélangeant à des aspirations plus féministes et écologiques. Si ces femmes sont puissantes, elles puisent leur force de la nature en canalisant son énergie, qui doit être utilisée avec parcimonie. La Marche Brume n’a pas non plus oublié d’être drôle: c’est bourré d’humour second degré et de références anachroniques qui raviront les ados et leurs parents.

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