Critique

Le film de la semaine: Mr Turner, la vie d’artiste

Timothy Spall dans Mr Turner © DR
Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

BIOGRAPHIE | Mike Leigh signe un portrait tout en contrastes du peintre William Turner, s’interrogeant à sa suite sur l’acte créatif dans un film tout simplement lumineux.

L’on n’attendait guère Mike Leigh sur le terrain du biopic, et son Mr. Turner n’a d’ailleurs rien de la biographie classique, s’en tenant aux 25 dernières années de l’existence du peintre J.M.W. Turner (1775-1851) pour en cerner toute la complexité. Soit un individu revêche et bourru en première instance (un trait accentué par l’excellent Timothy Spall, l’un des acteurs fétiches de Leigh, et par ailleurs Prix d’interprétation à Cannes, lequel s’exprime ici, pour l’essentiel, par grognements), mais un homme dont le profil se dérobe, pour révéler une sensibilité unique, miraculeusement exprimée dans ses toiles.

A son image, le film procède par contrastes, balançant entre extérieurs magiques, magnifiés par l’extraordinaire photographie de Dick Pope, et intérieurs ingrats; entre l’être intime et la personne publique; entre l’appel de la lumière, au coeur des paysages et marines de Turner, et la misanthropie apparente de l’individu, accaparé par son art. L’occasion aussi, pour Mike Leigh, de poursuivre son exploration de l’acte créatif, déjà au coeur, en son temps, de Topsy-Turvy. Et de signer une oeuvre en tous points fascinante, de son aridité même semblant jaillir la lumière de Turner. Du grand art.

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