Bons plans sorties pour le week-end: L’Âge d’or, Francofaune, Artonov…

Le cinéma expérimental est à l'honneur de la troisième édition de L'Âge d'or Festival. © Chick Strand - AngelBlueSweetWings
FocusVif.be Rédaction en ligne

Du cinéma, de la musique, du clubbing, des expos et bien d’autres choses: comme chaque semaine, une poignée d’idées pour pimenter vos week-ends.

L’Âge d’or Festival

Voici trois ans, la Cinematek décidait de créer L’Âge d’or Festival, « espace de rencontres et de découvertes des cinémas expérimentaux ». La nouvelle manifestation s’inscrivait dans la droite ligne d’un intérêt constant de la Cinémathèque Royale de Belgique pour un 7e art innovant, audacieux, subversif, dynamitant les codes et s’inscrivant en marge de la production dominante. Dès 1955, un Prix de l’Âge d’or avait été créé avec pour référence emblématique le film « anticlérical et antibourgeois », sauvagement poétique, de Luis Buñuel, L’Âge d’or, réalisé un quart de siècle plus tôt. L’Âge d’or Festival se réclame aussi de la tradition d’EXPRMNTL, le festival du cinéma expérimental de Knokke-le-Zoute, créé par Jacques Ledoux, le conservateur de la Cinémathèque, et qui exista de 1949 à 1975, révélant plusieurs réalisateurs majeurs dont Martin Scorsese (primé en 1967 pour son court métrage The Big Shave).

Au programme de la troisième édition de L’Âge d’or Festival, une trentaine de films jamais montrés à Bruxelles, sans distinction de genre (fiction, documentaire), de durée ou de format. Un nouveau prix, nommé… Prix Impatience, ira au premier film d’un jeune cinéaste. Et des rétrospectives rendront hommage à quelques pionniers de l’avant-garde comme Bruce Baillie et Chick Strand. Sans oublier une place particulière réservée à des créateurs des plus contemporains tels Joana Hadjithomas et Khalil Joreige. Tout cela proposé dans une atmosphère festive, loin de tout snobisme, avec une large ouverture au public simplement curieux d’expériences cinématographiques inédites, à la marge (tellement féconde, souvent). Car si une partie de l’avant-garde s’est progressivement isolée de tout rapport avec le spectateur, de nombreux artistes cherchent toujours au contraire à l’intéresser, à le faire vibrer, à le bousculer parfois pour l’emmener vers d’autres horizons. (L.D.)

JUSQU’AU MARDI 11/10 À LA CINEMATEK, RUE BARON HORTA 9, 1000 BRUXELLES. WWW.CINEMATEK.BE

Festival Francofaune

Au départ, il y avait donc la Biennale de la chanson française. Un concours qui, pendant 20 ans, s’est échiné à mettre les talents locaux en avant. Avec quelque succès, mais aussi une contradiction inhérente. Comment nourrir et célébrer une identité, sans la cadenasser? Comment fêter la chanson française sans la figer, alors même qu’elle n’a jamais semblé aussi éclatée, disparate, éclectique?

Il fallait bien à un moment un peu bouger les meubles. Cette année, le concours mute donc en un « dispositif d’accompagnement », pour trois groupes sélectionnés après audition: Fou Detective, Mathias Bressan et Mathilde Fernandez. Leur « parcours FrancoFaune », c’est ainsi qu’il a été rebaptisé, débute dès ce mois d’octobre, à l’affiche du festival du même nom.

L’événement a lieu jusqu’au 16 octobre, dans plusieurs lieux différents, dispersés dans Bruxelles (de l’Atelier 210 au café Walvis, du Théâtre 140 à la Soupape). Lancé en 2014, le festival est venu lui-même remplacer et redynamiser le Rallye Chantons français. Son slogan dit tout: « Pour la biodiversité musicale ». Un mot d’ordre qui montre bien la volonté de ne pas se laisser coincer dans une seule définition de la chanson française.

Au programme notamment, deux cartes blanches, l’une à Daan, l’autre à Roméo Elvis. Soit un rockeur flamand, et un rappeur bruxellois (au cas où l’état d’esprit de FrancoFaune n’avait pas encore été assez clair). L’affiche est encore complétéé par des noms comme Françoiz Breut, Daran, Nicolas Michaux (dans un lieu tenu secret), Bazbaz, Dalton Telegramme… rejoints par une délégation québécoise (l’ex-Karkwa Louis-Jean Cormier, Salomé Leclerc). (L.H.)

JUSQU’AU 16/10, À BRUXELLES. WWW.FRANCOFAUNE.BE

Festival Artonov

Une histoire de la mode racontée au piano par Eliane Reyes, de la viole médiévale et du chant diphonique illustrés par des dessins de sable pour un voyage sonore sur la route de la soie, le conte des Musiciens de Brême mis en musique pour toute la famille, des performances entre mode, photographie et voix, une exploration des rapports entre musique et architecture avec le claveciniste Jean Rondeau et le journaliste Antoine Pecqueur… Pour sa deuxième édition, le festival Artonov poursuit dans la veine de l’interdisciplinarité, tout en investissant à nouveau plusieurs perles de l’architecture bruxelloise -Art nouveau et Art déco en particulier- qu’il sera possible de visiter juste avant le spectacle. Rendez-vous à la Villa Empain, construite dans les années 30 dans le style Art déco, à l’école Josaphat à Schaerbeek, chef-d’oeuvre de l’architecte Henri Jacobs et classée comme monument depuis 1999, ou encore à la Maison Autrique signée par Victor Horta. (E.S.)

JUSQU’AU 9/10, DIVERS LIEUX À BRUXELLES. WWW.FESTIVAL-ARTONOV.EU

Plastique Hibou

En quête de sensations fortes? En combinant lieu inédit et gros nom techno, les soirées Plastique Hibou frappent souvent juste. Comme avec cette nouvelle invitation lancée à Scan 7, duo de Detroit lié à Underground Resistance qui, après le Tresor ou le Berghain, fera un détour par les grottes de Kanne, du côté de Riemst (Limbourg).

CE 07/10, À RIEMST. WWW.PLASTIQUEHIBOU.BE

Link

À Liège, le festival Link joue les gros bras, avec une affiche techno des plus recommandables. Jugez plutôt: à la Fabrik sont attendus notamment Jeff Mills, Nina Kraviz, Marco Bailey…

CE 08/10, À LA FABRIK, LIÈGE. WWW.LINK-FESTIVAL.COM

80’s Underground Clubbing

Liège, toujours. Avec les soirées 80’s Underground Clubbing, c’est l’esprit de la Chapelle qui est ressuscité. Soit un mélange éclectique de new wave, de disco déviant et de pop mutante. Avec Bernard Dobbeleer, Hertz et Feel aux platines.

CE 08/10, AU CADRAN, LIÈGE. WWW.LECADRAN.BE

Leftorium

Le patron, Mugwump, présentera en live son tout nouvel EP ce samedi au Beursschouwburg. Dans la foulée, il a invité l’Allemand Christian S. et le fidèle Prince Off, pour faire la fête jusqu’au bout de la nuit. Clubbing with style…

CE 08/10, AU BEURSSCHOUWBURG, BRUXELLES. WWW.LEFTORIUM.BE

64_page, la suite…

Le Centre Belge de la Bande Dessinée, à Bruxelles, a ses fidélités: il y a un an, il avait invité les jeunes auteurs de la revue 64_page à venir s’exposer dans leur gallery, et ce après les quatre premiers numéros de ce trimestriel belge indépendant qui se donne pour vocation de combler le gouffre désormais béant entre les écoles de dessin et les éditeurs belges. Un an plus tard et quatre nouveaux numéros (preuve d’une longévité rare pour une revue exigeante et auto-financée), le Centre remet ça, en accueillant sur ses murs les planches de douze nouveaux auteurs jamais exposés et donc fraîchement édités. Mieux: elle rappelle dix exposants de l’année précédente pour jauger leur évolution. Une belle collaboration entre une revue de création sans clochers et l’un des plus prestigieux lieux d’exposition BD de la capitale afin d’aider des premiers auteurs, jeunes ou moins jeunes. A voir entre une visite à l’exposition temporaire Davodeau et les expos permanentes du lieu, dont on ne parle jamais assez. Quant à 64_page, elle est toujours disponible sur demande, dans les bonnes librairies ou dans le courrier de plusieurs dizaines de professionnels de la profession, qui seraient bien inspirés d’y jeter un oeil de temps en temps: un tiers de son contenu y est strictement réservé à des auteurs qui n’ont donc jamais publié. A notre connaissance, elle est vraiment la dernière du genre. (O.V.V.)

JUSQU’AU 23/10 AU CBBD, RUE DES SABLES 20 À 1000 BRUXELLES. WWW.CBBD.BE

Comme si de rien n’était

On doit l’initiative à Michel Van Dyck, grand amateur d’art contemporain et visiteur régulier des jardins du Musée van Buuren. L’homme a eu l’idée de proposer à la conservatrice du Musée, Isabelle Anspach, une exposition au propos plus léger que l’air. À l’image de son titre, Comme si de rien n’était se déploie sur une trame diaphane. Le scénario? Demander à 22 artistes, et pas des moindres, d’inscrire leurs travaux dans le cadre de ce musée-fondation compilant les oeuvres d’art qu’Alice et David van Buuren ont amassé tout au long de leur existence. Impossible de ne pas penser à Decor, évènement programmé en ce moment à la Fondation Boghossian qui lui aussi trouble à peine la villa dans laquelle il a pris ses quartiers. S’intégrant à la perfection au sein de l’environnement qu’elle souligne, Comme si de rien n’était réconcilie l’art et le quotidien, l’oeil et l’esprit, le sensible et l’intelligible. Le parcours invite à une découverte fluide, instinctive des lieux. Parmi les différentes propositions, on pointe quelques temps forts. Ainsi de l’intervention de Sophie Whettnall qui signe Ghost Trees, soit une peinture organique réalisée sur un parterre de gazon. Celle-ci représente des ombres d’arbres que l’on chercherait en vain. Évocatrices et éminemment poétiques, ces traces invitent à questionner le lien à la nature qui, on le sait, se fait trop souvent par le biais de ce que Heidegger qualifiait de « sommation », voire d' »arraisonnement », du monde. On pointe aussi le travail de l’Américain Tony Matelli qui y glisse ses fausses mauvaises herbes, soit des sculptures réintroduisant par la bande le règne végétal au coeur des lieux desquels il a été banni. Sans oublier un bras accusateur, planté de clous, du Sud-Africain Kendell Geers. Suspendu dans un arbre, il pourrait bien désigner l’origine de tous les maux: nous, spectateurs. (M.V.)

EXPOSITION COLLECTIVE, MUSÉE ET JARDINS VAN BUUREN, 41 AVENUE LÉO ERRERA, À 1180 BRUXELLES. JUSQU’AU 10/10. WWW.MUSEUMVANBUUREN.BE

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