Critique

[À la télé ce soir] Notre ami l’atome

© KAMI PRODUCTIONS
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Au beau milieu de la programmation spéciale d’Arte consacrée aux 75 ans d’Hiroshima, ce documentaire fait froid dans le dos.

Au Japon, un paysan refuse de quitter sa ferme. Acte de résistance contre l’état: il nourrit chaque jour des vaches contaminées qu’on ne pourra jamais consommer. Il vit dans une zone interdite, une région où le taux de radioactivité est dix fois supérieur à la norme. Son histoire ouvre Notre ami l’atome de Kenichi Watanabe. Après s’être intéressé aux victimes de Fukushima, puis à l’industrie nucléaire, le réalisateur se penche sur un siècle de désastres atomiques et retrace l’Histoire de la radioactivité à travers différentes catastrophes qui l’ont émaillée. Il y a les Radium Girls, ces ouvrières américaines qui fabriquaient des montres et ont été contaminées en humectant leurs pinceaux des lèvres. Les victimes de Tchernobyl ou encore les pêcheurs irradiés lors des essais américains de Bikini. Comment se protéger de la radioactivité et éviter le cancer de la thyroïde? Qui pointer du doigt? Watanabe le pose sur les dangers, l’incompétence et l’ignorance des autorités. Nourri par les témoignages de victimes et la parole d’experts et planqué au beau milieu de la programmation spéciale d’Arte consacrée aux 75 ans d’Hiroshima, ce documentaire fait froid dans le dos alors que les autorités nippones prévoient de rejeter à la mer en 2022 le million de tonnes d’eau contaminée qui ont servi à refroidir les réacteurs de Fukushima.

Documentaire de Kenichi Watanabe. ***(*)

Mardi 28/07, 22h30, Arte.

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