[En télé ce soir] Une dystopie coréenne vertigineuse et tout sur Little Richard

Bargain: le prix à payer

Bargain, la nouvelle série coréenne à sensations fortes et la bio de Little Richard en images et en musique, voilà le plateau télé de Focus Vif.

Bargain : le prix à payer

Vendredi 5 avril à 20.30 sur Be Séries.

Série créée par Jeon Woo-sung. Avec Jin Seon-kyu, Jeon Jong-seo, Park Hyung-soo.

Dans une pièce lugubre d’un bâtiment sans âme, la jeune Park Ju-yeong (Jun Jong-seo) négocie avec un homme plus âgé, Noh Hyung-su (Jin Seon-kyu). Au cœur de cette transaction clinique, sa virginité en échange de 1 000 dollars. Pas le temps de revoir le montant à la baisse: le prédateur devient la proie, destiné à être vendu à la découpe pour un trafic d’organes. Ce n’est que le premier retournement d’une longue série ourdie par Bargain: le prix à payer, nouvelle sensation en provenance de Corée du Sud. Comme Squid Game, ­Bargain avance une critique du capitalisme, de sa force d’attraction ou de sidération. Mais cette série s’avère plus complexe, surprenante et intelligente que la susnommée dystopie de téléréalité. Car la suite n’est rien moins que l’effondrement symbolique de l’économie de la surexploitation qui va se manifester sous nos yeux. Tout part en sucette dans le long -faux- plan séquence d’un scénario en temps réel, qui aligne ses pièges et chausse-trappes à mesure qu’avance le récit, et se déplie à la manière d’un jeu vidéo catastrophiste. L’ironie et le cynisme sont omniprésent dans cette effroyable fable qui châtie la surconsommation. Cette descente aux enfers, qui n’en finit pas de creuser les niveaux de chute, regorge d’humour et de cruauté. Vertigineuse, monstrueuse, péremptoire mais follement excitante dans son atmosphère crépitante, Bargain dispose de comédiens inspirés, au service d’une allégorie diablement efficace. Une belle claque. – N.B.

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Little Richard: I Am Everything

Vendredi 5 avril à 22.25 sur Arte.

Documentaire de Lisa Cortés.

« Il a craché sur toutes les règles qui existaient dans la musique, dit à son sujet John Waters, qui lui rend hommage depuis plus de 50 ans avec sa petite moustache et a volé quelques-uns de ses disques, même s’il ne se souvient plus desquels. Tous les enfants blancs, même les racistes, écoutaient de la musique noire dans le Baltimore de l’époque. » Né en 1932 dans une famille très croyante de douze enfants en Géorgie, Richard Wayne Penniman, alias Little Richard, a secoué dès les années 50 l’Amérique blanche et puritaine avec un rock déluré et sexuellement ambigu. Noir, gay, extraverti et fantasque, Little Richard a ouvert des brèches, dégagé le champ des possible à une époque où l’homosexualité était encore illégale. Parfois, comme le remarque Billy Porter, le simple fait d’exister est un acte révolutionnaire. Certains auraient voulu qu’il sonne comme Ray Charles ou B.B. King. Mais ce n’était pas ce que Richard désirait. De toutes façons, explosif et féroce, il ne pouvait ressembler à personne d’autre qu’à lui-même.

© Photo courtesy of Magnolia Pictures


« Avec Fats Domino, Chuck Berry, Elvis et Jerry Lee Lewis, Little Richard formait le Big 5 du rock’n’roll. Et il était le plus fort« , commente Tom Jones à son sujet tandis que Nile Rodgers explique à quel point Bowie l’idolâtrait. Grand fan de Sister Rosetta Tharpe, qui avait redéfini ce qu’était le son noir en dehors de l’église, Little Richard a lui fondamentalement inspiré James Brown, Elton John et Prince mais aussi évidemment les Beatles et les Stones (Mick Jagger, coproducteur du documentaire, s’y exprime comme à travers des archives Lennon et McCartney). Lucille, Tutti Frutti, Long Tall Sally, Good Golly, Miss Molly… Portrait riche et documenté d’une flamboyante rock star qui a oscillé toute sa vie entre la religion, le sexe et le rock’n’roll, d’un artiste survolté dont la musique et la vie ont secoué les murs de la ségrégation. – J.B.

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