Critique | Séries/Télé

Christoph Waltz, manager de crise diabolique dans The Consultant

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© prime video
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Titre - The Consultant

Genre - Thriller

Réalisateur-trice - Tony Basgallop

Quand et où - Disponible sur Prime Video

Année - 2023

Casting - Christoph Waltz, Nat Wolff, Brittany O’Grady

Nicolas Bogaerts Journaliste

Saccageant la culture de l’entreprise high-tech et cool, The Consultant repose beaucoup sur la prestation de Christoph Waltz.

Le caractère événementiel de la nouvelle série signée Tony Basgallop (auteur de Servant) tient effectivement à la présence au générique de celui qui a été révélé en incarnant l’officier SS Hans Landa dans Inglorious Basterds de Tarantino. Dans sa continuité, Christoph Waltz est ici Regus Patoff, consultant mystérieux, éloquent, sinistre, impitoyable, envoyé dans les pattes des employés de la société de jeux vidéo CompWare, après qu’une tragédie a frappé son CEO Sang Wong. Les méthodes radicales et erratiques de Patoff les plongent immédiatement dans le désarroi et l’incrédulité. L’assistante de Wong, Elaine (Brittany O’Grady), et le développeur maison Craig (Nat Wolff) tentent de découvrir d’où provient cette encombrante figure qui prend peu à peu les commandes de la boîte, et la motivation de ses objectifs de plus en plus dévastateurs.

Le mal absolu

Le scénario de The Consultant sacrifie de larges parts de réalisme pour nous imposer son intrigue retorse, jalonnée de rebondissements, de tensions extrêmes et de relâchements potaches, progressant vers l’horrifique. La silhouette, les expressions faciales, la dextérité langagière et les ruptures de Waltz constituent l’élément central de la dynamique du récit, qui choisit le registre du thriller pour aborder l’aliénation au travail. La comparaison avec Severance, qui vient immanquablement à l’esprit, s’arrête à l’exploration de ces thèmes. La démarche de The Consultant pour questionner l’horreur de l’emploi, la sensation de mal-être et de parano permanente inhérente à l’organisation toxique de l’entreprise, est différente. Les causes, jamais véritablement formulées, semblent ne dépendre que de l’attitude imprévisible et dictatoriale du sommet de la pyramide. En leader autoproclamé d’une start-up devenue plateforme star du jeu vidéo, Christoph Waltz incarne le mal absolu. Le spectre de l’éphémère et outrageusement amorale série Profit n’est pas loin, mais il manque l’analyse du système tout entier.

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La dimension férocement satirique de l’ensemble, soulignée par une réalisation qui appuie les tonalités de rouge, se déploie pourtant, notamment grâce à la profondeur soignée des personnages périphériques. Elaine et Craig ont chacun une back story suffisamment éclairante, qui nourrit leur identité de millennials terrorisés à l’idée de se faire virer d’un environnement professionnel ludique et régressif et de devoir affronter le monde extérieur. Ce binôme -dont on se demande bien quand ils vont finir par s’accoupler- apporte pas mal de respirations à un rythme globalement étouffant, qui aligne les malaises (la plupart volontaires, d’autres moins) et perd un peu de sa pertinence en chemin.

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