[le jeu de la semaine] Chorus: vaisseau, boulot, dodo

Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

À coups d’acrobaties inédites, Chorus tente de rénover les simulateurs de combats spatiaux des années 90. Un space sim gorgé de bonne volonté.

Embrasser le côté obscur de la force sur Tie Fighter. Retrouver Mark Hamill à bord des très hollywoodiens Wing Commander III et IV. S’émerveiller face à la 3D de Star Fox sur Super Nintendo. Du milieu à la fin des années 90, une constellation de simulateurs (au sens très large du terme) de combats spatiaux tapissait la galaxie PC et console. Tombé en désuétude, le genre, qui a également drainé des hits comme Starlancer, Freespace et Colony Wars, sort de son trou noir avec Chorus.

Pas de radar, ni de compteur de vitesse, aucune vue cockpit et encore moins d’énergie de bouclier à répartir entre l’avant et l’arrière de son chasseur: Chorus se débarrasse sans vergogne d’une série de fondamentaux des space sims pour rénover avec un certain talent l’idée de dogfights spatiaux. N’offrant aucun réglage manuel du roulis et zappant le déplacement de la caméra, le jeu préfère développer les déplacements stellaires. Des aptitudes spéciales baptisées « rites » permettent de se laisser glisser latéralement pour mieux canarder le flan exposé d’un adversaire. Mieux, un pouvoir de téléportation -facile à activer- déplace illico le gamer pile derrière ses ennemis. Ces tours de passe-passe justifiés par l’aura mystique de Nara, l’héroïne du jeu, dynamisent les face-à-face avec les chasseurs, bombardiers et autres croiseurs stellaires du jeu. Le tout pour des combats dantesques dignes des meilleures joutes de Star Wars.

[le jeu de la semaine] Chorus: vaisseau, boulot, dodo

Poussières d’étoiles

Agrippé au joypad, on se faufile donc tout sourire entre les anneaux d’une station orbitale en tentant d’échapper au feu adverse. Snobant l’idée de verrouillage de cible adverse lors de ses duels, Chorus apporte une modeste contribution à l’édifice des space sims. Cargaison louche à récupérer, transporteur civil à escorter, croiseurs gigantesques à attaquer… Ses objectifs ne surprendront pas les habitués du genre. Offrant la possibilité de scanner les environs immédiats du vaisseau via un pouvoir télépathe, Chorus déploie également un monde ouvert gorgé de secrets et de missions secondaires hélas un peu vains. Son art inédit et réjouissant du déplacement s’efface derrière une montagne de platitudes. Inspirée des jeux de rôle, la customisation de son armement jongle ainsi entre une gatling, des missiles et des lasers à utiliser selon le type d’ennemi ou blindage croisé. Coiffé d’une bonne difficulté, le jeu donne au final l’impression un peu étrange de pratiquer un FPS dans les airs.

Moins palpitant qu’Ace Combat 7: Skies Unknown, Chorus s’enrobe enfin d’un récit mystique et cryptique que l’on suit distraitement. Revanche, rédemption, fondamentalisme… Le trip spatial prouve que notre pop culture garde les yeux rivés vers l’espace. Mais il relève, hélas, de l’anecdote. Sur le même thème (mais avec un gameplay différent), Observation, Outer Wilds ou le plus récent JETT: The Far Shore volent nettement plus haut.

Chorus

Simulateur. Édité par Deep Silver et développé par Deep Silver Fishlab, âge: 16+, disponible sur Google Stadia, PC, PlayStation 4, PlayStation 5 (version chroniquée), Xbox One et Xbox Series. ***

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