Concours Circuit | Découvrez Djengué, voix soul from BX

© D.R.
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Durant dix jours, Focus dresse le portrait des dix demi-finalistes du Concours Circuit. Aujourd’hui, place à Djengué, chanteuse soul qui connaît ses classiques.

Qui es-tu ? D’où viens-tu ?

Je m’appelle Djengué, je suis une chanteuse de r’n’b/soul. Je suis née au Cameroun, en 1990. J’ai toujours baigné dans la musique, dans le sens où mon père était musicien, et ma mère choriste. Je suis arrivée en France à l’âge de 7 ans. Ce qui m’a permis d’élargir encore un peu plus mon horizon musical. Jusque-là, j’avais absorbé forcément beaucoup de makossa, très populaire au Cameroun. Mais aussi pas mal de jazz et de soul, qu’écoutent mes parents. En arrivant à Paris, je me suis retrouvé dans un environnement très multiculturel. Un vrai melting-pot qui m’a ouverte à des tas de musiques et de genres, qui ont aussi contribué à leur manière à mon identité artistique.

Quand arrives-tu en Belgique ?

Je suis arrivée en 2010, pour les études. J’ai suivi une licence d’éducatrice spécialisée, et plus récemment j’ai obtenu un master en sciences du travail. Dans les deux cas, je cherchais quelque chose qui soit porté sur l’humain. C’est un peu la même chose dans ma musique : je trouve toujours très intéressant de voir comment les êtres humains interagissent entre eux, et avec le monde dans lequel ils vivent.

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A quel moment tes envies musicales se sont précisées ?

A force de m’entendre tout le temps chanter, mon entourage m’a souvent encouragée dans cette direction. Ils essayaient de me motiver pour participer à des concours, etc. Le truc, c’est que je trouvais que je n’avais rien de particulier à raconter. Et je ne voulais pas faire partie de ces jeunes artistes qui chantent juste pour chanter, parce qu’ils ont une belle voix. Pour moi, la musique est quelque chose de spirituel et je voulais avoir quelque chose à dire et véhiculer. Finalement, avec le temps, à force aussi de participer à des projets pour d’autres artistes qui avaient besoin d’une voix féminine, j’ai gagné en maturité. J’ai réalisé que j’avais en fait pas mal de choses à raconter. Il a fallu aussi le temps de cerner mon identité musicale. Mes influences soul sont plutôt old school et on m’a souvent poussé à faire des choses davantage dans l’air du temps, à rentrer dans les codes du moment. J’étais prête à évoluer, mais jusqu’à un certain point seulement. Finalement, je me suis lancée il y a deux ans. J’ai sorti un EP. Je m’attendais à tourner autour des 1000 vues. Mais aujourd’hui, j’ai dépassé les 30 000.  

Comment décrirais-tu ton projet ?

Disons qu’en 4 titres, j’ai essayé de montrer différentes couleurs. Mais je pense que le ton général est plutôt mélancolique. Parce que c’est le mood dans lequel je suis la plupart du temps. En tout cas, quand j’écris. Je dis toujours que la tristesse me fait écrire, et la joie me fait danser. Donc quand je suis de bonne humeur, je n’ai pas forcément envie de composer. Cela étant dit, ce n’est qu’un premier projet, et à moyen terme, je voudrais développer d’autres ambiances. Par exemple en exploitant davantage mes racines africaines. Disons que je suis encore en recherche.

Que représente pour toi le Concours Circuit ?

Pour être honnête, je ne connaissais même pas son existence. C’est Sidik, qui bosse au studio Soundsitive, qui m’a inscrite. En général, je ne cours pas trop derrière les concours. En France, j’avais par exemple participé au Sankofa, un tremplin soul en France. A cause du covid, le dispositif a été annulé. L’organisatrice a quand même transmis mon profil aux casteurs de The Voice France. Au final, je n’ai pas été prise. Mais cela ne m’a pas affectée. Pour dire que je suis assez détachée de ce genre de compétition… Cela étant dit, j’avoue que le Concours Circuit, c’est un peu différent. Déjà parce qu’on évolue tous dans des styles très différents. Le fait aussi de jouer devant un vrai public, dans lequel est dispersé le jury, rend l’exercice moins « scolaire ». Pour moi, c’est une vraie bouffée d’air frais qui me pousse à m’améliorer, retravailler mes chansons, etc.   

Quels autres demi-finalistes ont attiré ton attention ?

A vrai dire, iI a justement manqué peut-être un moment dans la compétition où l’on se retrouvait tous. Mais de ceux que j’ai pu voir, il y avait par exemple ce groupe menée par une fille (NdR : Eosine), dont j’ai aimé la simplicité. Et puis leur univers très abstrait, alors que dans la vraie vie, ils font des études scientifiques, de médecine notamment. Je trouve ça flashant. J’ai également beaucoup accroché avec Aziza. J’en avais déjà entendu parler avant, mais sans jamais avoir écouté ce qu’elle fait. J’aime beaucoup la profondeur de sa voix. Musicalement, on se frôle un peu, mais en même temps on a chacune notre univers.

Djengué est à retrouver en demi-finale du Concours Circuit au Reflektor (Liège) le 29 octobre. Avec Alex Lesage, Bart Kobain, Jazmyn et Eosine.

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